(BFI) – La flambée des prix des produits de première nécessité, tels les produits alimentaires, reste perceptible au Congo et dans les autres pays de la sous-région. Cette pression inflationniste inquiète la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) qui a annoncé, le 26 juin, de nouvelles mesures en agissant sur la politique monétaire.
Le comité de politique monétaire (CPM) de la BEAC a consacré sa deuxième session ordinaire de l’année à la hausse des prix qui touche directement le pouvoir d’achat de la population. L’analyse de la conjoncture économique actuelle au niveau de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), d’après le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli, est liée à l’incertitude internationale et le conflit russo-ukrainien.
Avec un taux de couverture extérieure de la monnaie estimé à 80% cette année, contre 73,1% en 2022 et des réserves de change en mois d’importations de biens et services en hausse de 5,1%, la banque centrale mise sur une amélioration de l’inflation dès 2024. « C’est ainsi que le CPM a décidé de maintenir inchangés le taux d’intérêt des appels d’offres à 5% ; le taux de la facilité de prêt marginal à 6,75% et celui de la facilité de dépôt à 0% ; ainsi que les coefficients des réserves obligatoires à 7% sur les exigibilités à vue et 4,50% sur les exigibilités à terme », a expliqué le gouverneur.
La masse monétaire devrait continuer sa progression, a assuré l’intervenant, tandis que les avoirs extérieurs nets poursuivraient leur croissance avec un taux d’environ 20% cette année. La banque centrale compte poursuivre le renforcement de la position extérieure de la sous-région et garder ses taux directeurs, afin de maintenir la tendance baissière des prix. Abbas Mahamat Tolli s’est montré rassurant quant à la capacité du système financier de la sous-région et des investisseurs présents à stabiliser l’inflation au seuil communautaire de 3%.
Le gouverneur de la banque centrale commune aux six pays de la Cémac (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, Guinée équatoriale, Centrafrique, Congo) s’est aussi réjoui des effets positifs de sa nouvelle règlementation de change. La mise en œuvre de cette réforme, a ajouté le gouverneur, a permis à la banque centrale d’augmenter les réserves de change de la Cémac estimées à ce jour à 6 771,3 milliards FCFA, contre 4 690 milliards FCFA l’an dernier, soit une hausse de 2081,3 milliards FCFA (+43%) en glissement annuel.
Les avoirs en devises et en or sont suffisants pour permettre aux économies de la sous-région de disposer d’une couverture de plus de 3,9 mois d’importation de biens et services et d’un taux de couverture de la monnaie de 73,1 %. Le volume de réserves de change pourrait atteindre 7 6391,9 milliards d’ici à la fin de cette année.
Le comité de politique monétaire entend jouer sa partition dans la lutte contre l’inflation ou la vie chère au sein de l’espace communautaire, comme de continuer à définir la stratégie et les objectifs de la politique monétaire et de la politique de gestion des réserves de change ainsi que les modalités de leur mise en œuvre ; à fixer les conditions d’intervention de la banque centrale ; à imposer aux établissements de crédit la constitution de réserves obligatoires ; à préciser les conditions générales d’exécution par la Banque centrale des opérations de prêt ou d’emprunt de monnaie…