(BFI) – Les industries extractives, principalement américaines, font traîner les négociations sur le rapatriement de leurs fonds de restauration à la Banque des États de l’Afrique centrale. D’autant qu’elles bénéficient du soutien de l’administration de Donald Trump. À l’issue de discussions à Paris et Washington, les pays de la Cémac, les compagnies pétrolières et la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) sont proches d’un accord sur le rapatriement des fonds destinés à la réhabilitation des sites pétroliers. Actuellement logées dans des banques européennes, ces réserves pourraient être transférées à la BEAC, malgré la réticence des pétroliers. C’est ce qui a été annoncé mercredi 30 avril lors d’une conférence de presse à Libreville.
Le document en discussion porte sur 28 points. Les trois parties ont accordé leurs violons sur 27 points. Les pétroliers exigent la levée de l’immunité de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). C’est dans cette banque que les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) espèrent domicilier les fonds.
La présidente de l’Union pétrolière gabonaise, Jacqueline Bignoumba Illogue, nous explique pourquoi les pétroliers ne veulent pas stocker ces réserves à la BEAC : « Lorsqu’elles doivent mettre des fonds dans une banque, il faut qu’elles s’assurent que le moment venu, quand elles sont dans le besoin de récupérer ces fonds, que ces fonds sont disponibles. Puis la deuxième chose, c’est que ces fonds aujourd’hui sont dans des banques commerciales et les rémunérations ne sont pas celles qui peuvent leur être offertes par la Banque centrale. »
La levée de l’immunité de la BEAC est inacceptable, ripostent tous les ministres de la CEMAC. Le ministre gabonais du Pétrole, Marcel Abéké, assure que les États ne veulent pas rapatrier ces fonds pour leurs propres besoins : « C’est de l’argent qui serait dans des comptes séquestres. Ce sont les fonds qui sont là pour la réhabilitation des sites. S’il y a un incident quelconque, ou une dégradation quelconque qui se produit, l’opérateur demande l’autorisation d’utiliser les fonds. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous souhaitons qu’ils puissent venir ici pour augmenter la liquidité de nos banques. »
Les pourparlers se poursuivent par visioconférence dans l’espoir de parvenir très rapidement à la signature de l’accord tripartite.