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La BEAC durcit sa politique monétaire face à la baisse des réserves de change

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Cette décision du Comité de politique monétaire, présidé par le gouverneur Yvon Sana Bangui, intervient dans un contexte marqué par une érosion des réserves de change de la sous-région. Selon les prévisions de l’institution d’émission, ces réserves devraient baisser de 2,6 % à 6377,3 milliards fcfa (11,44 milliards $) au 31 décembre 2025, ne couvrant plus que 4,2 mois d’importations de biens et services, contre 4,9 mois en 2024, correspondant à un taux de couverture extérieure de la monnaie de 67,0 %, après 74,9 % à fin 2024, d’après la BEAC.

Face à ces risques, le comité de politique monétaire (CPM) a jugé nécessaire de resserrer les conditions monétaires, afin de préserver la stabilité du franc CFA et de soutenir la reconstitution des réserves de change. En revanche, le Comité a décidé de maintenir inchangé le taux de la facilité de dépôt, fixé à 0,00 %, ainsi que les coefficients des réserves obligatoires, à 7,00 % pour les exigibilités à vue et 4,50 % pour les exigibilités à terme.

Ce resserrement contraste avec la stratégie adoptée par la BEAC depuis le premier trimestre de l’année en cours, lorsqu’elle a choisi d’assouplir sa politique monétaire en réduisant ses taux directeurs. Cette posture avait été critiquée par le Fonds monétaire international (FMI), qui, dans son évaluation annuelle publiée en février 2025, recommandait de maintenir une approche plus prudente. Le FMI soulignait que la situation macroéconomique de la région restait « fragile », rappelant notamment que la croissance avait marqué le pas en 2023, en raison d’une baisse de la production pétrolière, avec un PIB réel en hausse limitée à 2,5 %.

La BEAC a donc choisi pour cette fin d’année, de jouer la carte de la prudence, malgré des signaux positifs comme l’inflation qui, enregistrerait une nette amélioration, revenant à 2,2 %, en dessous du seuil communautaire de 3%, contre 4,1 % un an plus tôt. Les finances publiques afficheraient également une évolution favorable, avec un déficit budgétaire, hors dons, ramené à -1,4 % du PIB, contre -1,6 % en 2024, même si la croissance économique ralentirait à 2,4 % en 2025, après 2,7 % en 2024.

Rédaction
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