(BFI) – Pour enrayer l’emballement des prix qui s’observe depuis le début de l’année, la BEAC, la banque centrale commune aux 6 Etats de la Cemac, a décidé de relever ses taux directeurs de 50 % de base, soit 0,5 %. La décision a été actée ce 26 septembre 2022 à l’issue de la 3e session ordinaire du comité de pilotage monétaire (CPM) de l’institution régionale.
Le principal taux directeur, le taux de facilité marginal qui est le taux auquel les banques empruntent de la liquidité auprès de la banque centrale pour une durée de 24 heures, passe de 5,75% à 6,25%. Le taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) passe pour sa part de 4,00% à 4,50%. C’est la deuxième hausse décidé par le CPM depuis le début de l’année.
L’enjeu de ce resserrement monétaire est de contenir l’inflation importée de la guerre en Ukraine qui frappe les pays de cette région. En effet, après 1,6% en 2021, le taux d’inflation est projeté à 4,2% en moyenne annuelle en septembre 2022 et devrait se hisser à 5,2% en décembre 2022 et d’atteindre un pic de 5,7% en mars 2023 » peut-on lire dans le communiqué ayant sanctionné les travaux.
Grâce au relèvement de ces taux directeurs, la Banque centrale va rendre la liquidité plus couteuse pour les banques commerciales. Ce qui devrait se répercuter sur le crédit bancaire et limiter son accès par les agents économiques. Cela diminue la demande en bien et services, et, par ricochet, les prix. Un choix qui a pour revers d’impacter négativement la dynamique économique et donc la croissance.
La croissance de la région devrait s’établir à 3,2% soutenu principalement par le secteur pétrolier (1,9%). Ce dernier secteur, poussé par la hausse des prix sur le marché international, devrai également contribuer à faire grimper les réserves de changes de la CEMAC à 4 mois d’importation des biens et services et le taux de couverture de la monnaie qui devrait passer de 81,5% en 2022m selon les projections de la BEAC. La baisse des prix devrait quant à elle intervenir à partir du 4e trimestre 2023, avec un taux d’inflation de 3,5% espère la banque centrale.
André Noir