(BFI) – Considérées comme les plus à risque de la chaine de valeur du financement par capital-risque, les start-up en phase d’amorçage intéressent la Banque africaine de développement qui a décidé d’engager des financements à destination de ces entreprises via le fonds Tide Africa II.
La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé, jeudi 16 février, la prise d’une participation d’un montant de 10,5 millions $ dans le fonds Tide Africa II, qui investit dans des entreprises technologiques africaines en phase de démarrage. L’opération permettra de financer des start-up, principalement en Egypte, au Kenya, en Afrique du Sud et au Nigeria.
Ces quatre pays sont ceux dans lesquels l’écosystème du capital-risque est suffisamment développé sur le continent. Les entreprises ciblées seront des start-up en phase de pré-amorçage et d’amorçage, évoluant dans les domaines des services financiers, services aux consommateurs et services inter-entreprises. Elles obtiendront des financements à long terme sous forme de prise de participations.
En faisant le choix de financer de jeunes entreprises pas encore rentables, et qui sont encore à la phase de développement de leur projet, la BAD explique vouloir soutenir un secteur qui a du mal à obtenir des capitaux pour se développer. « L’accès au financement de démarrage est encore insuffisant sur la majeure partie du continent, en particulier pour les tickets de 500 000 $ à 1 million $. Ce manque d’accès au capital au stade d’amorçage affecte négativement le potentiel de croissance des start-up », déplore l’institution financière multinationale de développement.
Dans une note de projet datant de janvier 2023, la BAD indiquait qu’elle envisageait de financer à hauteur de 10,5 millions $, le fonds Tide Africa II. Une partie de ce montant, soit 7,5 millions $ devrait provenir des ressources ordinaires de la BAD, tandis que 3 millions $ proviendrait des ressources mises à disposition par la Commission européenne dans le cadre du programme Boost Africa.
A travers le fonds Tide Africa II, la BAD apporte des capitaux au segment le plus à risque de la chaine de valeur du financement par capital-risque (société en phase d’amorçage) et qui est confronté au plus grand déficit de financement. La BAD espère que son engagement enverra « un bon signal aux investisseurs potentiels et aidera le fonds Africa Tide II à atteindre sa taille cible de 150 millions $ pour investir dans 20 à 25 entreprises, sur le continent ». TLcom Capital chargée de la gestion du fonds Tide Africa II a d’ailleurs choisi pour ce véhicule d’adopter une approche axée sur l’investissement à un stade très précoce. Ainsi, une grande partie de ses engagements se fera sous forme de financement d’amorçage. En 2022, le montant moyen des transactions d’amorçage réalisées par les start-up africaines a augmenté de 12 % en glissement annuel, pour atteindre 1,4 million $ selon le rapport Partech Africa 2022, publié fin janvier dernier par le fonds de capital-risque Partech Africa dédié aux start-up technologiques en Afrique.