(BFI) – L’Agence Française de Développement (AFD) et la Banque Africaine de Développement (BAD) ont signé une lettre d’intention visant à renforcer leur soutien commun à l’entrepreneuriat des jeunes à travers le continent africain.
Ce qui était dans l’air est désormais officiel. En effet, le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et l’Agence française de développement (AFD) ont annoncé, vendredi 11 octobre 2024, qu’ils renforceraient leurs efforts conjoints pour catalyser les ressources afin de stimuler l’entrepreneuriat en Afrique, un moteur crucial du développement économique, de la lutte contre le chômage et de la réduction des inégalités.A cet effet, le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, et le directeur général de l’Agence française de développement, Rémy Rioux, ont signé une lettre d’intention au nom de leurs institutions respectives à l’issue d’une réunion tenue au siège de la Banque, à Abidjan, la capitale ivoirienne.
Par l’intermédiaire de son initiative de Banque d’investissement pour l’entrepreneuriat des jeunes (YEIB de son acronyme en anglais), la Banque africaine de développement fournit un écosystème et des services entrepreneuriaux, promouvant une croissance économique inclusive, impulsée par le secteur privé, et créant des opportunités pour les jeunes entrepreneurs du continent. Le programme Choose Africa 2 de l’AFD vise à développer son impact en favorisant le dialogue sur les politiques publiques, en soutenant les gouvernements dans la création d’un écosystème propice au développement de l’entrepreneuriat, et en répondant aux besoins d’appui technique et financier des entrepreneurs, lit-on dans un communiqué qui a sanctionné cette réunion.
Grâce à ces initiatives, entre autres, les deux institutions collaboreront étroitement pour soutenir et défendre l’entrepreneuriat en Afrique et renforcer les écosystèmes entrepreneuriaux.
Adesina qui s’est déclaré pleinement satisfait de la coopération avec l’AFD « qui témoigne de notre engagement en faveur de la création d’emplois sur le continent africain » a souligné que, relevant le défi que représente la transformation du dividende démographique des plus de 400 millions de jeunes africains en dividende économique.
Il a aussi relevé que « nous mettrons notre capital-risque au service de la jeunesse. Le plus grand risque est de ne pas investir dans la jeunesse. L’avenir de l’Afrique se trouve sur le continent ».
Il est impératif de mettre l’accent sur le bien-être économique de la jeunesse africaine afin d’éviter les pièges de la migration économique, a souligné Rémy Rioux, relevant que « chaque année, vingt millions de jeunes, soit l’équivalent de la population du Sénégal, rejoignent les rangs de la population active en Afrique ».
Rioux a salué le travail de la Banque africaine de développement, en particulier l’initiative AFAWA (Affirmative Finance Action for Women in Africa) qui a accompli, selon lui, « des réalisations spectaculaires en finançant les femmes ». Dans le cadre d’un partenariat entre Choose Africa 2 et la Banque d’investissement pour l’entrepreneuriat des jeunes, l’AFD développe des instruments qui profiteront aux jeunes de Côte d’Ivoire, du Bénin et du Togo, et créeront des opportunités pour ceux-ci« , a-t-il déclaré dans le communiqué.
Le directeur général de l’AFD était accompagné de son directeur de cabinet, Tristan-Aurel Mouline, du directeur régional pour le Golfe de Guinée, Lionel Yondo, du directeur de l’AFD Côte d’Ivoire, Adrien Haye, et de la cheffe de bureau pour la Côte d’Ivoire, Noor Mountassir. Pour sa part, M. Adesina était accompagné de membres de la direction. Jérôme Bertrand-Hardy détaché par l’AFD auprès de la Banque, était également présent.
Notons que l’Afrique abrite la population la plus jeune du monde, plus de 60 % des habitants du continent ayant moins de 25 ans. La dynamique démographique des jeunes alimente l’essor des entreprises dirigées par des jeunes, mais d’importants obstacles subsistent. Le déficit de financement des petites et moyennes entreprises en Afrique s’élève à 331 milliards de dollars, plus de la moitié des MPME n’ayant pas accès au crédit dont elles ont besoin pour assurer leur développement et leur viabilité.