(BFI) – Pour atteindre l’objectif d’assurer au continent une transition énergétique porteuse de croissance, la Banque africaine de développement (BAD) mise sur les financements privés et mobilise les partenaires en conséquence.
Le Centre de conférence international de Charm El-Cheikh, en Egypte, a mis ses plus belles parures et filtré ses principales entrées, le 23 mai dernier, jour de l’ouverture officielle des assemblées annuelles de la BAD. La cérémonie s’est déroulée en présence des présidents Abdel Fatah Al Sissi du pays hôte, Azali Assoumani des Comores, actuellement président en exercice de l’Union africaine (UA), Emmerson Mnangagwa du Zimbabwe ; le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, le dirigeant de l’institution bancaire, Akinwumi Adessina, son secrétaire général, Vincent Nmehielle, ainsi que plusieurs délégués des Etats membres et partenaires.
En rapport avec le thème de ces 58es assises, « Mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte en Afrique », les personnalités nommées plus haut ont, dans leurs discours de circonstance, appelé à mettre en confiance les potentiels investisseurs à travers la création des conditions optimales de stabilité à l’intérieur du continent. Elles ont aussi réclamé aux pays industrialisés de remplir les engagements pris à l’égard de l’Afrique, relatifs à l’octroi d’une contribution financière conséquente de 100 milliards de dollars destinée aux initiatives de préservation de l’environnement.
Confrontée aux calamités liées à l’instabilité climatique, l’Afrique fait aussi face aux désastres d’ordre sociopolitique récurrents qui anéantissent tout effort de développement. Par ailleurs, le conflit russo-ukrainien et ses conséquences sur l’approvisionnement en denrées alimentaires amplifient encore un peu plus les besoins du continent. Le défi est si grand que d’après les études, il faut réunir entre 1 300 et 1 600 milliards de dollars pour soutenir la transition verte du continent sur dix ans, à compter de 2020. Dans ce contexte, le chef de l’Etat égyptien a évoqué la complexité de la situation de l’Afrique, tenue de trouver des fonds nécessaires pour assurer son développement et en même temps amortir le coût de ces financements.
Les assemblées annuelles de la BAD servent aussi de laboratoire pour les politiques de coopération internationale, d’où la volonté exprimée par les intervenants de voir évoluer l’architecture financière mondiale, de telle sorte que s’établisse un système d’échange « plurilatéral » plus adapté dans lequel toutes les parties dialoguent dans l’intérêt général.
Jusqu’au 26 mai, des délégués venus de quatre-vingts pays vont essayer de porter à l’attention du monde les idées novatrices pour faire de la croissance verte un levier pour la sauvegarde de la planète. A elle toute seule, l’Afrique a enregistré en deux ans (2020-2021) 131 catastrophes naturelles, rapporte la BAD.
Il est peut-être un espoir dans cet océan de mauvaises prédictions : le fait qu’une partie du monde ne saura se soustraire aux pénuries découlant du changement climatique. Cette communauté de destin est aussi cette vérité crue qui doit amener les dirigeants ainsi que les acteurs privés sur les cinq continents à agir ensemble et dès maintenant.