(BFI) – Si l’inclusion croissante des femmes dans la vie économique, sociale et politique du continent est une réalité, des disparités demeurent entre pays et régions, et des efforts restent encore à fournir pour optimiser la lutte contre l’inégalité de genres. État des lieux, par le leader régional de la branche Afrique francophone du cabinet Deloitte.
Les résolutions du Sommet mondial du genre (Kigali, 2019) relèvent que les femmes ne génèrent que le tiers du PIB de l’Afrique alors qu’elles représentent plus de la moitié de la population du continent. Même si la croissance de l’Afrique est la plus dynamique du monde, la persistance des inégalités de genre que l’on y observe limite encore trop son potentiel de développement économique et social.
Néanmoins, et bien qu’elles n’aient pas toujours les mêmes opportunités que les hommes, les femmes exercent une influence croissante dans l’économie et la politique africaines, et sont de plus en plus impliquées dans la formulation des politiques publiques, les activités de la société civile et le management des entreprises. Une tendance positive confirmée par les études de Deloitte sur l’inclusion des femmes et leur participation grandissante à la gestion des affaires publiques et privées. Ces recherches révèlent que les femmes contribuent de façon accrue aux efforts de développement économique, social et culturel en Afrique et que leur intervention en politique apaise les tensions. Ainsi, l’édition 2022 de notre Baromètre des CEOs africains atteste de nettes améliorations : seuls 7 % des entreprises interrogées n’ont toujours pas de femmes cadres supérieures, contre 30 % en 2020.
Bien que les discriminations fondées sur le genre soient encore perceptibles, plusieurs États africains s’efforcent d’adopter des lois appropriées et de soutenir les initiatives visant à promouvoir le leadership féminin. De plus, plusieurs programmes encourageant les femmes à s’impliquer activement dans l’économie et la politique prennent forme : Women in African Economics (WAE), Africa Women in Economics and Finance Network (AWFIN) et Leadership, Effectiveness, Accountability & Professionalism (LEAP) Africa.
Convaincu que l’inclusion des femmes ne peut que bénéficier au développement du continent, Deloitte Afrique Francophone a signé la Charte de la diversité du genre en 2019 lors de l’Africa CEO Forum, et s’est aussi associé avec la plateforme internationale Women in Africa (WIA) pour créer un programme dédié au renforcement du leadership féminin à travers l’Afrique.
Les progrès réalisés sont importants, malgré des disparités persistantes entre certains pays et régions. Ils témoignent d’une volonté collective de poursuivre les actions de lutte contre les inégalités de genre. Cependant, des efforts restent à fournir au niveau de la promotion de l’égalité des sexes dans la famille et à l’école, de l’investissement dans l’éducation et de la formation des filles, de l’instauration des quotas de représentation des femmes dans les instances dirigeantes des entreprises, partis politiques, société civile et médias, de la disponibilité des données, et du suivi et évaluation des politiques de promotion de la représentation féminine.
Par Marc Vincens WABI, leader régional Afrique de l’Ouest Deloitte Afrique Francophone (DAF)