(BFI) – Depuis sa création en 2018, la Foire commerciale intra-africaine (IATF) s’est imposée comme le premier marché africain du commerce et de l’investissement. Les chiffres témoignent de ce succès.
Depuis sa première édition en 2018, avec un peu plus de 1000 exposants et 32 milliards de dollars d’engagements, jusqu’à Durban en 2021 avec 42 milliards de dollars malgré la pandémie mondiale, en passant par Le Caire l’année dernière, dépassant les 43 milliards de dollars, et aujourd’hui Alger, encore plus prometteur, « chaque salon nous a rapprochés des aspirations de l’Agenda 2063 de l’Union africaine : une Afrique intégrée, connectée et prospère. Mais il ne s’agit pas seulement d’accords ; ils sont la fibre même d’un continent intégré et prospère, tissé par une croissance inclusive, un développement durable et nos aspirations communes à la stabilité » a indiqué Selma Malika Haddadi, Vice-présidente de la Commission de l’Union africaine (CUA) lors de la cérémonie d’ouverture de la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine à Alger ce 4 septembre 2025.
Ce quatrième Salon commercial intra-africain, organisé à Alger sous le thème « Stimuler le commerce intra-africain pour un avenir durable : innovation, valeur ajoutée et industrialisation verte », est donc à la fois opportun et stratégique. Il met en lumière les actions que l’Afrique doit entreprendre dès maintenant notamment innover, créer de la valeur et s’industrialiser afin de ne plus rester des exportateurs de matières premières non transformées, mais de devenir les architectes des industries qui propulseront la prospérité de l’Afrique. Dans un contexte géopolitique et géoéconomique mondial en pleine mutation, cela ne devrait plus être une aspiration lointaine, mais un impératif urgent, et c’est en train de devenir une réalité.
L’Union africaine, par le biais de la ZLECA et en étroite collaboration avec les institutions africaines, notamment Afreximbank, continue de piloter ce programme. C’est pourquoi la Commission de l’Union africaine, en tant que co-organisatrice de l’IATF2025, entend tirer parti de cette plateforme importante et stratégique pour faire progresser la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), l’Agenda 2063 de l’UA ainsi que ses partenariats très fructueux avec des institutions panafricaines comme Afreximbank, afin de promouvoir le commerce, l’investissement, la création de valeur et l’industrialisation sur tout le continent.
Par ses activités, « la Commission de l’UA soutiendra des initiatives phares telles que le Pavillon des jeunes start-ups et le Pavillon des femmes africaines dans la transformation (AWIP), tout en menant des dialogues politiques de haut niveau sur le commerce et le développement industriel » a souligné Selma Malika Haddadi.
Par ailleurs, l’UA présentera les projets phares de l’Agenda 2063 et mettra en avant les opportunités en matière de commerce numérique, d’industrialisation verte et de croissance inclusive. Dans le cadre de ces efforts, la CUA co-animera le Programme Jeunes Start-Ups en collaboration avec le Ministère algérien des Start-Ups. Le programme comprendra notamment 63 start-ups présentant des solutions innovantes, des masterclasses sur le capital-risque et la préparation à l’investissement, une session de pitching compétitif, des tables rondes avec des leaders du secteur et des opportunités de réseautage avec des investisseurs, des mentors et des décideurs politiques.
Stimuler le commerce intra-africain n’est pas seulement un impératif économique, mais aussi une mesure de détermination des politiques et de l’engagement en faveur des réformes.
L’Afrique ne contribue qu’à hauteur de 2,9 % au commerce mondial. Si le commerce intra-africain ne représente encore qu’une faible fraction du commerce global du continent, il est en constante augmentation. Entre 2017 et 2023, le commerce intra-africain a progressé de 27 %, approchant les 200 milliards de dollars. Plus important encore, le commerce intérieur peut être un puissant moteur de l’industrialisation du continent. En effet, contrairement au commerce international, le commerce intra-africain est principalement porté par les produits manufacturés.
Alors que les exportations africaines hors du continent ne représentent que 20 % de produits manufacturés, 45 % des échanges entre les pays africains sont constitués de produits manufacturés.
Malgré son potentiel, le commerce intra-africain ne représente encore que 15 % du commerce africain total. Ce déséquilibre n’est pas seulement le résultat d’un régime commercial international inéquitable. Il est aussi le résultat des choix faits, et donc le pouvoir peut changer. « Le commerce intra-africain est et doit être notre priorité » conclu la responsable de l’UA.
Bertrand ABEGOUMEGNE à Alger