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Henri-Claude Oyima : « nous montrons la détermination de faire de BGFIBank le fer de lance de l’économie nationale »

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(BFI) – Après une dizaine d’années de présence au Cameroun, BGFIBank a lancé au mois de septembre 2021 les travaux de construction de son siège social dans le pays. D’un coût de 10 milliards de FCFA, le bâtiment de 8 niveaux s’étendra sur une superficie d’environ 2572 m2 et devra être livré avant 2023. En plus de cet investissement, le premier groupe bancaire d’Afrique centrale annonce un renforcement de ses fonds propres dans le pays. Que cache cet engagement ? Le président directeur général du groupe BGFIBank donne des clés de compréhension.

Le 21 septembre 2021, vous avez posé à Douala la première pierre de l’immeuble-siège de BGFIBank Cameroun, d’un coût de 10 milliards de FCFA. Comment doit-on comprendre cet investissement qui intervient après plus de 10 ans de présence dans le pays ?    

La construction d’un siège obéit à une ambition et une certaine vision. C’est d’abord le signe de la confiance que l’on a du pays, des opérateurs économiques et surtout de son engagement à s’implanter de manière pérenne. BGFIBank Cameroun est vraiment l’une de nos success-stories. Parce qu’après dix ans d’existence, cette banque affiche de belles performances et notre objectif au Cameroun est d’être parmi les deux premières banques du pays, pas seulement en termes de total de bilan, mais surtout en termes d’accompagnement des financements structurants tant privés que publics. C’est pour cette raison qu’il nous fallait donner au marché un signal fort. Ce signal fort ne pouvait être autre que la construction de ce siège. Ce nouveau siège vient réaffirmer que nous croyons à BGFIBank Cameroun, aux collaborateurs et à l’équipe de la direction générale de cette banque, ainsi qu’à toutes les autres parties prenantes.  

En matière d’investissements, vous prévoyez aussi de renforcer les fonds propres de la banque au Cameroun à moyen terme. Selon nos informations, en janvier 2021, vous les avez augmentés de 10 milliards de FCFA. Une autre augmentation du même montant est prévue en 2023… Quels sont vos objectifs en la matière à l’horizon 2025 ?

Nous avons commencé les activités de la banque avec 10 milliards de capital qui est le minimum règlementaire. Aujourd’hui, nous sommes passés à 20 milliards. Et vous savez que plus une banque a des fonds propres importants, plus sa capacité à accompagner les opérateurs économiques augmente. Après avoir doublé ce niveau de fonds propres, nous avons effectivement prévu en 2023 de les augmenter d’à peu près 10 milliards pour en faire 30 milliards. Avec 30 milliards de capital en 2023, un grand siège qui sera inauguré, j’espère avant cette date-là, nous montrons la détermination et l’engagement du groupe BGFIBank et du Conseil d’administration de faire de BGFIBank Cameroun le fer de lance de l’économie nationale.

Dans le cadre du nouveau projet d’entreprise baptisé « Dynamique 2025 », mis en œuvre depuis janvier 2021, vous avez choisi de faire du Cameroun votre pôle de croissance en zone Cemac, à côté du Gabon qui est votre premier marché (41% de contribution au produit net bancaire). Pourquoi le Cameroun ? 

Le groupe est aujourd’hui présent dans 12 pays, organisés en trois régions. La première région c’est le Gabon, qui est le premier pôle de croissance du fait de son histoire et de sa contribution au produit net bancaire du groupe. La deuxième région, c’est l’Afrique centrale. Nous y avons choisi deux pôles de croissance, dont le Cameroun. La troisième région c’est la zone Afrique de l’Ouest, océan Indien et Europe. Et là, le pôle de croissance, c’est la Côte d’Ivoire. Vous voyez que nous avons choisi dans chaque région un ou deux pôles de croissance pour tirer la croissance globale du groupe et garantir sa performance.

Pourquoi le Cameroun en zone Cemac ? Mais c’est parce que l’économie camerounaise est très dynamique. Il y a des hommes d’affaires bien affirmés qui croient au pays, qui croient à notre vision panafricaniste qui est de dire qu’aujourd’hui plus que jamais, l’Afrique ne peut se développer qu’avec ses propres ressources.

En plus, le Cameroun a une population, dont un marché. Il y a une profondeur qui est importante, nous connaissons un taux de bancarisation qui est encore faible (autour de 12%). Et aujourd’hui, les capacités des banques sont présentes, et la nôtre en particulier, pour accompagner tous les projets structurants que les autorités camerounaises lancent tous les jours pour le bien-être des populations. Donc, nous voulons être-là pour accompagner de manière forte, cette politique-là.

Au Gabon, où vous contrôlez déjà plus de 50% du marché, vos marges de croissance sont clairement réduites. N’est-ce pas aussi pour cela que vous souhaitez progresser au Cameroun ?

Le Cameroun est le marché naturel d’expansion en zone Cemac de par sa taille et son dynamisme. Le groupe BGFIBank ne peut être indifférent à un tel marché plein d’opportunités.

L’objectif principal du projet « Dynamique 2025 » est de porter le total bilan du groupe de 3500 milliards de FCFA en 2020 à 5000 milliards de FCFA en 2025. Comment cela se décline-t-il en matière de produit net bancaire, résultat net, crédit à l’économie, dépôts… ?

Dynamique 2025, c’est une ambition et des objectifs de performance et de rentabilité. Dynamique 2025, c’est 5 piliers et 25 priorités. Dynamique 2025, c’est des attentes et des obligations. Dynamique 2025, c’est 4 métiers (la banque de financement des entreprises, la banque commerciale, la banque privée et la gestion d’actifs et enfin les services financiers spécialisés et l’assurance). Je confirme en effet que la ligne directrice est d’atteindre un total bilan de 5 000 milliards en 2025, avec une rentabilité sur fonds propres de 15% minimum, un coefficient net d’exploitation de 55% maximum, un ratio de solvabilité de 15% minimum. Ces indicateurs démontrent la volonté du groupe de renforcer sa résilience.

Qu’attendez-vous du Cameroun en termes de contribution à l’atteinte des objectifs du projet « Dynamique 2025 » ? 

BGFIBank Cameroun est une filiale du groupe et à ce titre elle est tenue de respecter à minima les mêmes critères de performance et de rentabilité. À ce titre, nous attendons de cette filiale qu’elle renforce l’exercice de ses activités avec plus de dextérité et de détermination au service de sa clientèle. Enfin, en tant qu’entreprise citoyenne, BGFIBank Cameroun doit être plus présente auprès de tous les partenaires dans la manifestation de la politique RSE du groupe.

L’autre objectif que vous avez clairement indiqué plus haut, c’est d’être parmi les deux premières banques du pays. Pour cela, vous misez notamment sur les acquisitions. Y a-t-il déjà des acquisitions en voie au Cameroun ?

La politique du groupe a été jusqu’à récemment axée sur des créations de nos différentes entités. Après 50 ans d’existence, il nous paraît envisageable de saisir toute opportunité qui se présenterait à nous, y compris des acquisitions s’il le faut. Nous restons attentifs aux opportunités du marché camerounais, au même titre que l’ensemble des territoires sur lesquels le groupe est implanté.

À ce jour, vous revendiquez 300 milliards d’investissements. Quels sont vos objectifs en matière de financement de l’économie sur les cinq prochaines années ?

Sur les cinq prochaines années, comme nous l’avons dit, notre objectif est vraiment d’accompagner les projets structurants. Notre intérêt porte sur les secteurs de base comme l’eau, l’électricité, les télécommunications, les infrastructures et, d’une manière générale, les secteurs de transformation des matières premières. Nous sommes dans un pays en développement et qui présente de nombreuses opportunités.

Vous financez souvent la Société nationale de raffinage du Cameroun (Sonora). Cette entreprise est sinistrée depuis mai 2019 et le gouvernement cherche environ 250 milliards de FCFA pour la relever. À quelles conditions vous engageriez-vous éventuellement ? 

Nous demeurons un partenaire stratégique pour la Sonora, qui est un outil vital pour l’économie du Cameroun. Naturellement, en tant que partenaires, nous restons attentifs à toute sollicitation que nous examinerons avec toute la bienveillance habituelle.

La Commercial Bank Centrafrique (CBCA) est passée sous l’escarcelle du groupe BGFIBank au mois de septembre 2021. Combien avez-vous investi pour cette acquisition et quel pourcentage de participation contrôlez-vous ?

Je vous confirme que CBCA a pris la dénomination de BGFIBank Centrafrique suite à l’acquisition par BGFI Holding Corporation d’une part significative des actions de la banque. À ce titre, BGFIBank Centrafrique est désormais soumise aux mêmes dispositifs de gouvernance que les autres entités du groupe.

Vous êtes désormais présents dans cinq pays de la Cemac. Il vous reste le Tchad pour couvrir toute la sous-région. Avez-vous déjà des pistes pour votre installation dans ce pays ?

Comme je l’ai dit plus haut, nous restons attentifs aux opportunités qui pourraient se présenter à nous.

In Investir au Cameroun

Rédaction
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