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Globeleq s’apprête à se retirer du Cameroun

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Selon des sources proches du dossier, ces négociations portent sur des engagements d’investissement massifs à consentir par les futurs repreneurs, afin d’assurer la continuité et la performance du parc énergétique national. Une note interne signée par Frédéric Didier Mvondo, patron de Globeleq Cameroon, et adressée à ses collaborateurs, confirme que le groupe britannique a engagé des discussions avec plusieurs acteurs locaux pour la cession de ses actifs. « Plusieurs entreprises ont manifesté leur intérêt pour les centrales de Kribi et de Dibamba. Cette fois-ci, les démarches se déroulent au niveau local et nos équipes participent activement aux échanges avec les différents prospects », écrit le dirigeant. Selon des informations d’investir au Cameroun, une équipe dédiée au suivi de ces opérations a été constituée au niveau corporate.

Cette ouverture à des acteurs camerounais marque une nouvelle étape pour Globeleq, après une première tentative de cession à l’international. Il y a peu, la société saoudienne Aqua Power avait envisagé de prendre une participation majoritaire dans Globeleq, mais les négociations n’avaient pas abouti, confirment nos sources

Un environnement énergétique et financier sous pression

Présent au Cameroun depuis 2014, Globeleq exploite deux infrastructures qui représentent ses principaux actifs dans le pays. Ensemble, les centrales Kribi (gaz) et Dibamba (fuel lourd) assurent environ 20 % de l’alimentation électrique nationale, soit près de 990 600 consommateurs en 2023, selon un rapport de l’entreprise. Cependant, la détérioration du secteur électrique au cours des cinq dernières années a lourdement pesé sur la rentabilité du groupe. « Depuis cinq ans, la situation du secteur s’est fortement dégradée, mettant sous pression la performance de Kribi et Dibamba », reconnaît un responsable de la structure.

Conséquence : Globeleq a reclassé ses actifs camerounais dans la catégorie “Yield Co” — c’est-à-dire disponibles à la vente —, contrairement à ses sites d’Afrique de l’Est et australe, maintenus dans la catégorie “Growth Co”, destinée à être conservée à long terme.

Des sources internes à Globeleq soulignent toutefois que ces difficultés ne sont pas propres au Cameroun. « Des retards de paiement similaires sont observés en Côte d’Ivoire et en Tanzanie. Il y a quelques semaines, la Tanzanie a ainsi trouvé un acquéreur, avec la signature d’un accord entre Globeleq et un partenaire privé local, ouvrant la voie à la sortie du marché », confie-t-on.

Une trésorerie fragilisée par les impayés

La fragilité du secteur électrique camerounais s’est particulièrement illustrée par l’arrêt prolongé des centrales de Kribi et Dibamba entre septembre 2024 et février 2025, en raison d’impayés estimés à 137 milliards de FCFA (environ 210 millions d’euros) dus par Eneo. La production n’a repris qu’après le versement partiel de cette dette. Mais ces difficultés chroniques ont continué de peser sur la trésorerie et fragilisé la rentabilité du portefeuille camerounais de Globeleq. Face à cette conjoncture, la direction locale du groupe britannique appelle ses équipes à rester mobilisées. « Vos talents, associés au programme intensif de maintenance prévu d’ici la fin de l’année pour remettre nos centrales à leur meilleur niveau, constituent la meilleure garantie de la valeur de nos actifs », souligne Frédéric Didier Mvondo.

Au moment où Globeleq s’apprête à quitter le Cameroun tout comme le fonds britannique Actis, actionnaire majoritaire d’Eneo, plusieurs réussites sont à mettre à l’actif du groupe: l’amélioration de la performance opérationnelle des centrales, le remboursement intégral des prêts contractés pour Kribi et Dibamba, ainsi que le versement de dividendes supérieurs aux prévisions initiales. Cette décision de désengagement traduit néanmoins le repositionnement stratégique de Globeleq vers des marchés jugés plus stables et à fort potentiel de croissance, comme l’Afrique de l’Est et australe.

Avec Investir au Cameroun

Rédaction
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