(BFI) – Le ministère du Budget et des Comptes publics vient de publier le Rapport d’exécution budgétaire pour le deuxième semestre 2020.
Ainsi au 30 juin 2020, les paiements des dépenses inscrites au budget général ont atteint 673,5 milliards FCFA pour un niveau d’ordonnancement de 765,5 milliards FCFA, soient des taux d’exécution respectifs de 35% et 40%. Comparativement à la même période en 2019, le taux d’ordonnancement est en hausse de 9%. L’analyse par titre de la dépense se présente comme suit :
Les charges financières de la dette
Les règlements intervenus sur ce poste s’élèvent globalement à 135,7 milliards FCFA contre une prévision annuelle de 240,8 milliards FCFA. Ce niveau est supérieur à celui exécuté à fin juin 2019 qui avait atteint 107,1 milliards FCFA. Ce poste de dépenses est composé de 95,9 milliards FCFA de charges d’intérêts sur la dette extérieure et de 39,8 milliards FCFA sur la dette intérieure.
Les intérêts sur la dette extérieure se déclinent en 9,5 milliards FCFA sur la dette bilatérale ; 10,5 milliards FCFA sur la dette multilatérale ; 4,4 milliards FCFA sur les banques commerciales et 71,5 milliards FCFA sur les marchés financiers.
Quant aux intérêts sur la dette intérieure, ils se répartissent en intérêts intérieurs conventionnés pour 32,2 milliards FCFA et ceux liés à la gestion de la trésorerie de l’Etat, à hauteur de 7,5 milliards FCFA.
S’agissant des intérêts sur la dette intérieure conventionnée, ils comprennent 19,5 milliards FCFA au titre des intérêts-banques intérieures courants ; 9,6 milliards FCFA sur les marchés financiers et 3,2 milliards FCFA sur les moratoires. Les charges de trésorerie de l’Etat se répartissent entre 1,3 milliard FCFA de facilités de caisse ; 6,2 milliards FCFA sur les intérêts Bons du trésor assimilables (BTA) ; 49 millions FCFA sur les autres frais bancaires.
Les dépenses de personnel
Les règlements au titre des dépenses de personnel ont atteint 335,1 milliards FCFA, soit 51% du taux d’exécution au regard de la prévision de 661 milliards FCFA pour l’année. Dans cette catégorie de dépenses, la solde permanente représente 310,9 milliards FCFA, soit 93% du poids de l’ensemble. Les autres éléments de rémunération se sont élevés à 24,2 milliards FCFA, soit 46% de la prévision.
Les dépenses de biens et services
Prévues à 252,2 milliards FCFA, les dépenses de biens et services ont été ordonnancées à hauteur de 143,5 milliards FCFA, pour un niveau de règlement de 99,5 milliards FCFA, soit un taux de règlement de 39% par rapport à la loi de finances. Hors remboursement de TVA, les paiements effectués sur ce titre s’élèvent à 72,1 milliards FCFA, soit un taux d’exécution de 44%. Les remboursements de TVA et les attributions de produits ont été exécutés respectivement à hauteur de 27,3 milliards FCFA et 98 millions FCFA, soient des taux d’exécution de 31% et 5%.
Les dépenses de transferts
Les dépenses de transferts ont été globalement ordonnancées à hauteur de 81,4 milliards FCFA sur une prévision de 168,8 milliards FCFA. Sur ce montant les règlements s’élèvent à 58,6 milliards FCFA, soit un taux d’exécution de 35%. Ce résultat demeure toutefois inférieur au montant de 91 milliards FCFA observé à fin juin 2019.
Les dépenses d’investissement
Les dépenses d’investissement ont atteint un niveau d’ordonnancement de 57,4 milliards FCFA à fin juin 2020, sur une prévision annuelle de 513,2 milliards FCFA. Ce montant se répartit en 49,7 milliards FCFA sur ressources propres et 7,7 milliards FCFA au titre des prêts projets.
Les règlements sur les prêts projets ont atteint un niveau de 7,7 milliards FCFA contre une prévision budgétaire en loi de finances de 293,2 milliards FCFA. Les décaissements ont été réalisés exclusivement auprès de l’Agence Française de Développement (AFD) et de la Banque africaine de développement (BAD) tels que présentés dans le tableau ci-après.
Les autres dépenses
Le poste « autres dépenses » porte essentiellement sur les dépenses des plans sociaux et de restructuration des entreprises, les protocoles transactionnels et les condamnations pécuniaires de l’Etat. Sur une prévision de 90,9 milliards FCFA, ce poste a atteint un niveau d’exécution de 12,4 milliards FCFA base ordonnancement, soit un taux de 14%. Ces dépenses concernent essentiellement les protocoles transactionnels.
Les dépenses sociales
Les dépenses sociales ont été ordonnancées à hauteur de 185,6 milliards FCFA, soit un taux d’exécution de 45% par rapport à la loi de finances initiale. Comparées au premier semestre 2019, elles enregistrent une augmentation de 33,6 milliards FCFA en lien avec les mesures de riposte contre la pandémie de la COVID-19. Les ordonnances y relatives concernent aussi bien les politiques publiques du secteur social que les subventions et les autres dépenses à caractère social relevant d’autres secteurs.
S’agissant des missions à caractère social, les ordonnances émises se chiffrent à 105,9 milliards FCFA, soit un taux d’exécution de 36% par rapport à la loi de finances initiale, conformément au tableau ci-dessous. Ce niveau est essentiellement tiré par les dépenses de santé qui enregistrent 59% d’exécution en lien avec le financement des mesures de riposte contre la pandémie à corona virus.
En ce qui concerne les subventions et les autres dépenses à caractère social relevant d’autres secteurs, le niveau des ordonnances à fin juin s’établit à 79,7 milliards FCFA, soit un taux d’exécution de 72% expliqué par la prise en charge de certaines dépenses liées à la riposte contre la maladie à Corona virus. Le détail de ces ordonnances est présenté dans le tableau ci-après.
Conjoncture Economique