(BFI) – L’endettement de l’Afrique subsaharienne s’est hissé à environ 60 % du PIB, alors que 40 % des pays de la région enregistrent une inflation à deux chiffres et pour cause, les produits alimentaires et énergétiques essentiels qui représentent à eux seuls 50 % du panier de la consommation sont importés, conséquence, les rues grognent contre le coût élevé de la vie.
Sous l’effet d’une hausse des produits de bases, en occurrence l’énergie et les produits de bases, la dette publique et l’inflation ont atteint des niveaux inédits depuis des décennies sur le continent. Selon la banque mondiale, en incluant le Maghreb, la dette s’évaluait à 1000 milliards de dollars en 2021 et l’inflation à 8.9% en juillet selon le FMI. Les États pris en étau entre les prêteurs privés occidentaux et les capitaux chinois pour s’offrir des infrastructures qui leur faisait cruellement défaut sont étranglés.
Dépendant de leurs exportations, cacao, café, or, pétrole. Ces pays ne reçoivent que quelques dividendes, qui n’affectent pas le pouvoir d’achat même si en cette période certains pays ont allégé leur fiscalité sur les produits alimentaires ou les carburants, mais sans industries, il est difficile de voir les effets immédiats.
La croissance au sud du Sahara devrait baisser de 4,7% à 3,6% en 2022 selon les prévisions du FMI. Les 4 recouvrement voulues par le G20 pour restructurer la dette des pays en développement piétinent ; les européens rejetant la faute sur la Chine.
Comme solution les experts invitent les États à accélérer les mesures visant à accroitre leurs recettes. « La Banque mondiale estime à pratiquement 696 milliards de dollar le montant de l’endettement des pays de l’Afrique. Cet encours de la dette a fortement progressé parce que les États ont besoins de développement très important et aujourd’hui on a constaté qu’entre 2008 et 2018 voire jusqu’en 2019, l’encours de la dette rapporter au PIB a pratiquement doublé passant de 28% à 56% voire 70% pour certains États et encore pour une raison très simple, les États ont besoin de se développer. Malheureusement du fait de la Covid et le la guerre Russo-Ukrainienne, les États, du fait de l’inflation, sont obligé aujourd’hui de beaucoup subventionner les produits de premières nécessité mais également la question de l’énergie » indique l’économiste Magaye Gaye.
« Le problème de base des économies africaines est que les Africains s’endettent mais ne mettent pas l’endettement là où il le faut. Une récente étude de la Banque mondiale avait révélé que 5,7% des crédits accordés par la Banque mondiale à des pays en développement était détourné vers des paradis fiscaux. La deuxième chose est que l’inflation obère les budgets de l’État au point où ces États-là n’ont de marge de manœuvre aujourd’hui pour investir comme il le faut » a continué l’économiste sur la question des endettements non profitables aux économies Africaines.
En termes de solutions pour sortir de cette enlisement, Magaye Gaye propose qu’« il faut abandonner les pénalités et les intérêts de retard, convertir les intérêts normaux en capital pour permettre à ces bailleurs de fonds de pouvoir suivre la gouvernance de ces projets et enfin rééchelonner le reste sur une période beaucoup plus longue. La deuxième solution que je propose est que, dans le cadre de ce qu’on appelle l’ingénierie financière, il faut que ces États-là arrivent à reprofiler la dette c’est-à-dire refinancer ces encours de dette sur la base des conditions beaucoup plus concessionnelle. Et enfin, la troisième chose que je vois c’est en terme de futur. Il faut que les États s’endettent mieux à des taux beaucoup plus concessionnels mais en même temps les utilise pour financer des projets viables ».
André Noir