(BFI) – Addis-Abeba a publié ce mercredi un appel à manifestation d’intérêt pour l’acquisition de 40 % des parts de l’opérateur public. Également suspendu, le processus d’attribution d’une troisième licence de téléphonie mobile pourrait lui aussi reprendre.
Deux semaines après la signature d’un accord de paix censé mettre fin à deux ans de guerre dans le nord du pays le ministère éthiopien des Finances a publié, ce mercredi 16 novembre, un « appel à manifestation d’intérêt » pour la privatisation partielle d’Ethio Telecom, « via la vente de parts constituant 40 % du capital de la compagnie ». Les entreprises intéressées ont jusqu’au 20 décembre pour soumettre leur offre, indique l’avis, qui précise que le gouvernement se réserve le droit « d’annuler le processus à tout moment ».
Pierre angulaire du train de réformes
Lancée en juin 2021, la privatisation partielle d’Ethio Telecom, entreprise 100 % publique, avait finalement été reportée sine die à mars 2022 « en raison des récents développements et changements macroéconomiques rapides » dans le monde et dans le pays. La situation économique de l’Éthiopie, pays d’environ 120 millions d’habitants, s’est profondément dégradée ces deux dernières années sur fond notamment de pandémie de Covid-19, de conflit entre le gouvernement fédéral et les autorités rebelles de la région septentrionale du Tigré, et des répercussions de la guerre en Ukraine.
La privatisation d’Ethio Telecom est l’une des pierres angulaires du train de réformes annoncées par le Premier ministre Abiy Ahmed à son arrivée au pouvoir en 2018 pour moderniser l’économie éthiopienne, très étatisée. En annonçant son report, le gouvernement avait expliqué qu’une amélioration de la situation économique et des performances financières de la compagnie apporterait « une meilleure valeur à toutes les parties ».
Processus de consultation
Le jour même de l’annonce de cette relance de la privatisation partielle d’Ethio Telecom, l’Autorité éthiopienne des télécommunications (ECA) a également indiqué vouloir relancer le processus d’attribution d’une troisième licence de téléphonie mobile. « L’ECA prévoit de reprendre le processus d’attribution d’une 3e licence » et lance à cet effet « un processus de consultation », peut-on lire dans le communiqué publié ce mercredi. « Parties intéressées et potentiels soumissionnaires ont jusqu’au 16 décembre pour faire part de leurs commentaires sur la reprise du processus » d’attribution d’une troisième licence, a précisé l’ECA.
En mai 2021, une deuxième licence de téléphonie mobile – mettant fin au monopole d’Ethio Telecom – avait été accordée à un consortium mené par l’opérateur kényan Safaricom pour un montant de 850 millions de dollars. Mais l’attribution d’une troisième licence n’était pas allée à son terme, l’offre du sud-africain MTN ayant été jugée trop basse.