(BFI) – Yaoundé, la capitale du Cameroun, accueille les 10 et 11 avril 2025 un événement important pour l’avenir financier de la sous-région : le premier Colloque financier international (Colfini), placé sous le thème « Dette souveraine des États membres de la CEMAC et opportunités de restructuration ».
Organisé par les sociétés de bourse camerounaises Contacturer Capital et Horus Investment Capital, avec le concours du cabinet Akoa Mballa & Co, ce forum réunit plus de 300 participants autour d’une question de plus en plus pressante pour les économies d’Afrique centrale : la soutenabilité de leur endettement public dans un contexte mondial tendu.
La tenue de ce colloque intervient alors que les six pays de la CEMAC font face à des tensions croissantes sur leurs finances publiques, rendant difficile le respect de toutes les échéances de remboursement. « Dans ce contexte, la question de la dette souveraine s’est imposée comme un enjeu central, non seulement en raison de son poids croissant dans les économies de nos États, mais aussi en tant que levier stratégique de financement des pays », a souligné le ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motaze, en ouverture des travaux. Pour le cas du Cameroun, il a réaffirmé l’engagement du pays pour une gestion rigoureuse de la dette : « Notre pays affiche un taux d’endettement public de 42% du PIB, l’un des plus faibles d’Afrique subsaharienne, et largement inférieur au seuil communautaire de 70% fixé par la CEMAC ».
Outre les administrations publiques, de nombreuses personnalités du monde financier prennent part à l’événement : BEAC, Cobac, Cosumaf, bailleurs de fonds comme la Banque mondiale ou le FMI, et intermédiaires des marchés financiers. Les panels au programme abordent des thèmes essentiels tels que les défis liés à la dette souveraine en CEMAC, la structuration de transactions financières, ou encore les mécanismes juridiques et techniques de restructuration adaptés aux réalités régionales.
Pour Paul Onono, directeur général de Contacturer Capital, ce colloque se veut bien plus qu’un cadre de diagnostic. Il ambitionne de générer des solutions concrètes pour assainir la trajectoire de la dette publique. « Ce colloque est important, car il nous permet de donner un souffle nouveau à nos économies, en faisant le point sur l’endettement afin de savoir s’il répond aux objectifs fixés pour pouvoir lever facilement les financements pour les projets », a-t-il expliqué. L’objectif affiché est aussi de favoriser l’émergence d’une plateforme collaborative entre les États, les experts locaux et les partenaires financiers.
Au-delà des présentations et échanges techniques, le Colfini 2025 marque une prise de conscience régionale sur l’urgence d’améliorer la gouvernance financière. Comme le résume l’économiste camerounais Pr. Bruno Bekolo Ebe : « Ce colloque est intéressant parce qu’il permet de discuter de tout ce qui concourt à la soutenabilité de la dette de nos Etats : cadre juridique, mécanismes de surveillance, et surtout efficacité des investissements réalisés ». La suite des travaux ce 11 avril devrait permettre d’identifier les premières pistes d’action