(BFI) – Lors de sa cérémonie d’installation, le 8 avril, le nouveau directeur général de la société Eneo, Patrick Eeckelers, a assuré que l’entreprise était en voie de conclure le prêt de 210 milliards de FCFA, négocié depuis plus de trois ans auprès de la Société financière internationale (SFI ou IFC-International Finance Corporation, en anglais), filiale de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé. « Cela devrait être conclu d’ici le troisième trimestre 2022, si tout se passe bien », a-t-il indiqué devant le personnel réuni à la direction générale à Douala.
Ce financement « de long terme » devrait permettre de « renforcer les investissements d’Eneo », a assuré Patrick Eeckelers. Selon des sources internes à l’entreprise, l’argent est destiné au « financement du reste du programme d’investissement d’Eneo sur la période 2021-2031 ». Ce programme vise l’amélioration de la qualité de service et de l’accès à l’électricité dans le pays, conformément au contrat de performance de la concession, renouvelée en fin 2018.
Pour remplir ce cahier de charge, la filiale du Fonds d’investissement britannique Actis estimait, en août 2020, les besoins d’investissements sur la période 2020-2021 à 521 milliards de FCFA. Si l’on enlève les 28 milliards d’investissements réalisés en 2020, Eneo doit encore investir 493 milliards en 10 ans, soit un investissement moyen annuel de 49,3 milliards. Un seuil dépassé en 2021 avec 52 milliards d’investissements, argent mobilisé grâce à un prêt bancaire de 100 milliards contracté, en fin 2020, auprès d’un pool de huit banques locales et conduit par Citibank.
Ces investissements ont pour objectif de densifier le réseau de distribution ; d’accélérer le programme d’installation des compteurs prépayés ; de moderniser les installations commerciales ; de prolonger la durée de vie des grands barrages et d’introduire de solutions de production solaire et de créer des usines de production locales pour les principaux composants de gestion du réseau de distribution (poteaux béton, compteurs et d’autres intrants).
Selon l’entreprise, ils ont permis de situer le taux de rendement de distribution à 72%, soit 0,5% au-dessus de l’objectif fixé dans le contrat de performance pour l’année 2021 ; de réduire de 18% de la fréquence et la durée des interruptions dues aux incidents sur le réseau de distribution enregistrée entre janvier et octobre 2021 grâce à l’installation de 90 000 poteaux (la plupart étant en béton), la construction d’une centaine de kilomètres de lignes et de postes de distribution réhabilités. Mais la fourniture de l’électricité au Cameroun notamment à cause des difficultés liées à la surcharge des équipements de transport et à la sous production du barrage de Lagdo du fait de l’assèchement de la Bénoué.