(BFI) – Les autorités congolaises ont pris une série de mesures pour tenter de juguler la flambée de prix des produits alimentaires, en subventionnant la farine de blé nécessaire à la fabrication du pain. Dans une récente correspondance adressée à son collègue de l’Administration du territoire, le ministre d’État en charge du Commerce, Alphonse Clause N’Silou, s’est insurgé contre le trafic de la farine de blé subventionnée vers les pays voisins.
Le stock de farine de blé représente une valeur de 2,2 milliards FCFA, et le gouvernement a décidé de rembourser aux commerçants (minotiers) le montant au-dessus du prix d’achat. Une commission interministérielle Commerce-Finances a même été mise en place pour estimer le gap à rembourser allant de juillet à décembre 2022. L’objectif étant de garantir le prix et le poids du pain ainsi que celui du sac de farine en vente dans le pays.
« Le gouvernement de la République fournit d’énormes sacrifices en subventionnant l’achat du blé pour maintenir le prix du sac de farine actuel. Cela permet à la population de bénéficier d’un prix du pain accessible. De même, cela contribue à la paix sociale dans notre pays. Pour protéger notre population contre la famine qui la menace, le gouvernement a formellement interdit l’exportation et la réexportation des produits alimentaires et des intrants agricoles », a rappelé Alphonse Clause N’Silou.
Une quantité importante de ce produit alimentaire est sortie du territoire national pour être vendue sur les marchés des pays voisins, selon le ministre du Commerce. Il a pointé du doigt la complicité des agents congolais de la police, de la gendarmerie, des douanes et du commerce, évoluant dans les postes frontaliers. Le ministre a invité son collègue de l’Administration du territoire, de la Décentralisation et du Développement local à instruire ses services, afin de mettre fin « sans délai » à l’exportation des produits alimentaires et des intrants agricoles.
« Mission devra être donnée à nos services respectifs d’identifier et de démanteler les réseaux de ce trafic et sanctionner lourdement les promoteurs. Le Congo ne peut pas se permettre de subventionner les économies des pays voisins au détriment de sa population et de ses finances », a-t- il martelé.
La République du Congo fait face depuis plusieurs mois à une hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité, qui s’est accentuée avec le conflit armé en Europe, notamment en Ukraine.
Source Adiac Congo