(BFI) – Le Gabon a accueilli, la semaine dernière, le 30e anniversaire de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (CIMA), le régulateur du marché de l’Assurance dans 14 pays francophones d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Selon le bilan publié, 30 ans après sa création, les sociétés d’assurance de la zone sont rentables, gagnent beaucoup d’argent alors que les populations se méfient et n’ont pas du tout confiance dans les sociétés d’assurance. Le taux de pénétration de l’assurance en Afrique francophone n’est que de 2%.
Avocat et expert en assurance, le Togolais Sylvestre Gossou estime que la pauvreté est la véritable cause de la faible pénétration de l’assurance en Afrique de l’Ouest et du Centre: » Il faut assurer les besoins de base, le quotidien. Les populations n’ont pas suffisamment de moyens pour pouvoir s’assurer. C’est une réalité. «
Autre facteur qui décourage les populations: la lenteur du paiement des sinistres. Mais malgré ces pesanteurs, il se développe des initiatives qui font bouger les lignes. Joseph Makambou, patron de Yako Africa, a lancé en Côte d’Ivoire l’assurance Yako qui permet à un individu d’épargner pour ses obsèques. « Pour souscrire à Yako, il suffit simplement d’avoir plus de 12 ans. On peut commencer, par exemple, avec 1000 Francs par mois. C’est un produit qui est très accessible « , raconte-t-il.
Au Gabon, ce type d’assurance de proximité est développé grâce au mobile money : » Nous avons mis sur le marché le contrat Airtel Prévoyance qui est un contrat d’Assurance vie qui est vendu avec une cotisation mensuelle de 500 Francs par mois. C’est accessible à toutes les bourses « , indique Farnal Piebi, directeur de Sunu Assurance.
En Afrique francophone, seule l’assurance automobile est obligatoire. Les assureurs plaident pour la création d’autres assurances obligatoires afin de booster le marché.
Blaise Abel Ezo’o Engolo, secrétaire général de la CIMA, gère au quotidien les problèmes des sociétés d’assurance et des assurés. Il analyse la situation du marché des assurances en Afrique de l’Ouest et central. « Pour les assurés et pour les victimes, les assureurs ne payent pas suffisamment, les assureurs ne payent pas à temps, les assureurs ont trop de petites conditions qui empêchent que les contrats soient exécutés et que les victimes d’accidents soient payées rapidement. C’est à ce niveau-là qu’il y a souvent des incompréhensions » indique le Secrétaire Général de la CIMA.
Omer Kamga