(BFI) – Ces petites sociétés ont enregistré une augmentation de 9 points, au détriment des grandes, dont les parts ont chuté à 49 %.
Au deuxième trimestre 2024, les PME ont atteint une part de 51 % des crédits accordés dans l’UEMOA, selon un rapport de la banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) publié en septembre. Ce chiffre représente une augmentation de 9 points, au détriment des grandes entreprises, dont la part a chuté à 49 %. Ce n’est pas la première fois que les PME se distinguent sur le marché bancaire ouest-africain. Au troisième trimestre 2022, elles avaient déjà capté 51,8 % des crédits, montant à 53,5 % au trimestre suivant. Cependant, début 2023, les grandes entreprises avaient repris du terrain, obtenant 53,85 % des prêts au premier trimestre, tandis que les PME se contentaient de 46,15 %. Malgré cette régression, la tendance générale penche en faveur des PME, comme en témoigne cette récente hausse au deuxième trimestre 2024.
Malgré ces avancées, les PME restent encore largement sous-financées. Les autorités de l’Union œuvrent depuis plusieurs années pour remédier à cette situation avec des dispositifs spécifiques. Bien que représentant plus de 90 % du tissu économique de l’Uemoa, ces entreprises peinent à obtenir des financements bancaires. La BCEAO a mis en place des mécanismes de garantie et de refinancement pour inciter les banques à diversifier leurs portefeuilles tout en minimisant les risques.
Le rôle des locomotives économiques
La dynamique actuelle des PME est également soutenue par deux pays clés de l’Union. Il s’agit de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, qui concentrent une grande part des crédits bancaires. Au deuxième trimestre 2024, les grandes entreprises de ces pays accédaient à moins de financements que dans d’autres nations de l’Union, recevant respectivement 25,5 % et 25,6 % des prêts totaux.
Cette redistribution des crédits se produit dans un contexte où les banques subissent des pressions. Le taux d’injection hebdomadaire de la BCEAO, le principal levier de refinancement, a augmenté de 3,5 % à 5,5 %, ce qui alourdit le coût des fonds. Malgré cela, le volume total des crédits à l’économie a crû de 1752,2 milliards FCFA, soit environ 3 milliards $ (+5,3 %). Les prêts aux entreprises privées non financières ont progressé de 5,5 %, tandis que ceux destinés aux ménages et aux associations à but non lucratif ont augmenté de 6,7 %.