(BFI) – Le Tchad envisage de lever 400 milliards FCFA (soit 628 millions de dollars) sur le marché des titres publics de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), la Banque centrale des six pays de la Cemac en 2025. Cette somme représente environ 16% du budget national pour l’année en cours, adopté à 2420,8 milliards FCFA, afin de financer l’économie du pays.
Selon le calendrier indicatif des titres publics pour 2025, publié par cette institution financière, la mobilisation des fonds se fera à travers deux instruments que sont : les bons du trésor assimilables (BTA) de 3, 6 et 12 mois, et les obligations du trésor assimilables (OTA) de 2, 3, 4 et 5 ans. Ainsi, 135 milliards FCFA seront levés sous forme de BTA, et 265 milliards FCFA sous forme d’OTA.
De manière détaillée, 75 milliards FCFA seront levés au premier trimestre 2025, 95 milliards FCFA au second trimestre et 115 milliards FCFA au cours des deux derniers trimestres.
Ces opérations se dérouleront dans un contexte où le Tchad, comme les autres pays de la zone Cemac, rencontre des difficultés pour mobiliser des fonds sur le marché de la BEAC, en raison notamment du resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale et de l’introduction par la COBAC d’une pondération sur les prêts accordés aux Etats, incitant ainsi les banques à diversifier leurs portefeuilles.
Pour les titres du Tchad, un taux de pondération des risques de 90% est appliqué, ce qui réduit la capacité de cet Etat à se financer via le système bancaire. Cependant, le Tchad a un besoin urgent de fonds pour financer, entre autres, son budget 2025 qui affiche un solde global de 97 milliards FCFA. Un montant qui reste tout de même insuffisant pour répondre aux besoins de financement de l’Etat qui affiche un déficit budgétaire de 1,1% après un budget presque à l’équilibre en 2024.
Néanmoins, selon la Banque africaine de développement (BAD), les perspectives économiques restent favorables, avec une croissance attendue de 5,3% en 2025, soutenue par le dynamisme du secteur pétrolier.