(BFI) – Les architectes ont dénoncé l’anarchie qui règne dans le secteur au cours d’une double assemblée générale extraordinaire et ordinaire le week-end dernier à Yaoundé.
Les cas d’effondrement de bâtiments et d’immeubles sont de plus en plus récurrents dans les villes de Yaoundé et Douala. A cela s’ajoutent des constructions anarchiques en plein centre-ville. L’urgence de la situation à l’origine de la tenue d’une double assemblée générale extraordinaire et ordinaire de l’Ordre des architectes du Cameroun les 13 et 14 août derniers à Yaoundé.
Principaux acteurs du développement urbain, ces professionnels se sont indignés face à ces incidents qui coûtent la vie aux citoyens. « Nous sommes les mieux placés pour organiser le développement harmonieux de l’habitat. A ce titre, nous devons participer à la construction des logements sociaux, à la modernisation de nos villes afin de donner un cadre de vie agréable aux Camerounais », a déclaré le président de l’assemblée générale, Abdou Mbilanbouzoum.
Au cours des travaux, les participants ont pointé du doigt la mauvaise mise en œuvre des produits utilisés dans les constructions. Tout comme la non implication des professionnels en parmi lesquels les architectes, ingénieurs de génie civils ou encore géotechniciens dès l’élaboration d’un projet.
« La majorité des bâtiments qui s’écroulent n’ont pas bénéficié de l’expertise d’un architecte et même de celle d’un ingénieur. L’anarchie qui existe dans ce secteur est à déplorer », a martelé le président du conseil de l’Ordre, Désiré Côme Awono.
Dès lors, le bureau exécutif déclare avoir œuvré ces trois dernières années pour la conclusion de partenariats avec les entreprises des matériaux de construction et la sensibilisation autour du rôle de l’architecte. « Les gens pensent à tort qu’un architecte coûte cher. Nos honoraires n’atteignent même pas les 10% du coût total d’un projet. Pourquoi investir des milliards dans un chantier qu’on remet entre les mains des amateurs ? », déplore Désiré Côme Awono.
Le bilan des trois dernières années et la présentation des comptes des exercices 2018-2020 a par la suite laissé place à des réflexions sur le métier de l’architecte à l’ère de la décentralisation. Les participants ont dès lors défini une ligne de conduite à suivre afin d’affronter ensemble les défis du septennat des Grandes opportunités.
La journée du 14 août était quant à elle réservée à l’inscription et à la prestation de serment de 72 jeunes architectes formés au Cameroun. Baptisée « Promotion Emergence 2035 », cette cuvée représente l’espoir d’une meilleure implication des architectes dans la modernisation des grandes villes.