(BFI) – Le groupe bancaire panafricain n’échappe pas aux soubresauts économiques du continent, mais affiche pourtant une croissance de 7% de ses revenus, au cours des neuf premiers mois de 2022. La politique prudente de gestion des risques favorise la croissance des bénéfices.
Le groupe panafricain a dégagé un bénéfice avant impôts de 401 millions de dollars pour les neuf mois de septembre (+13,9%), sur des revenus nets de 1,355 milliard $, en hausse de 7,1% à taux de change courant. Ecobank enregistre une rentabilité des capitaux propres (ROTE) de 21,0%, une valeur comptable de 4,36 cents par action et un bénéfice dilué de 0,80 cent par action. Compte tenu de la couverture, sensiblement renforcée depuis 2020, les résultats n’ont pas été affectés par une aggravation des risques. En revanche, les dépréciations des monnaies brident la croissance exprimée en dollars. « Les Ecobankers ont travaillé extrêmement dur pour répondre aux besoins financiers de nos clients. Comme toujours, nous travaillerons avec passion pour concrétiser notre vision et rester la banque à laquelle l’Afrique et les amis de l’Afrique font confiance », commente Ade Ayemi.
Ade Ayeyemi, directeur exécutif du groupe, résume : « Ecobank a continué à réaliser ses priorités stratégiques et est en bonne voie pour atteindre les objectifs de l’année complète malgré un environnement opérationnel complexe. »
Pour celui qui laisse son fauteuil à Jeremy Awori, « ces résultats reflètent la résilience, la solidité de la marque et la diversification de notre franchise panafricaine ». Le groupe constate « une bonne activité des clients dans le domaine des paiements de consommation et de gros, du financement du commerce et des marchés des devises ».
En outre, malgré les pressions inflationnistes, Ecobank a maintenu un contrôle strict des coûts, améliorant ainsi son ratio coûts/revenus à 56,3 %, contre 58,3 % l’année précédente. L’assombrissement des perspectives économiques a nécessité le maintien d’un bilan sain avec des niveaux adéquats de liquidité et de capital. En conséquence, le ratio total d’adéquation des fonds propres, à 14,4 %, est bien supérieur aux limites internes et aux réglementaires minimales.
Selon Ade Ayeyemi, « Ecobank détient des réserves brutes de dépréciation suffisantes pour couvrir entièrement ses prêts non performants ». En outre, le groupe a entièrement remboursé la dette convertible de 400 millions $ sur cinq ans, souscrite en septembre et octobre 2017.
Croissance sensible en Afrique de l’Ouest
Dans le détail, le groupe fait donc état d’un retour sur capitaux propre de 21,0 %, bien supérieur au coût des fonds propres, « principalement grâce à une forte croissance des revenus et à une gestion disciplinée des coûts et des pertes de crédit, partiellement compensée par une prime de non-conversion ponctuelle ».
Certes, la valeur comptable a été affectée par des pertes monétaires nettes dues à l’hyperinflation au Zimbabwe et au Soudan du Sud. Cela n’a pas empêché une hausse de 7% du revenu net, à taux de changes réels, reflétant une forte croissance des revenus d’intérêts nets et des revenus autres que d’intérêts et les avantages continus de la diversification.
Les revenus de l’activité Paiements ont augmenté de 17%, grâce au renforcement de la clientèle de commerçants, aux cartes et aux paiements de gros. À fin septembre, les dépôts des clients avaient diminué de 2% à taux de changes réels, mais avaient augmenté de 17% à taux de change constant, pour atteindre 18,4 milliards $. Les prêts bruts aux clients ont augmenté de 23% à taux de change constant pour atteindre 9,9 milliards $.
À noter une amélioration du ratio des prêts non performants, à 6,4 % contre 6,9 % un an plus tôt, avec un niveau de couverture confortable, de 112,5%.
En Afrique de l’Ouest (hors Nigeria), le groupe a dégagé un bénéfice avant impôts de 172 millions $ (+20%), grâce à un levier d’exploitation positif et à des charges de dépréciation nettes moins élevées. Ce, sur un revenu net de 414 millions $, en hausse de 14% à taux de change constant. Les revenus nets d’intérêts ont augmenté de 9% à taux de change constant, principalement grâce à la croissance des prêts. Les revenus autres que d’intérêts ont augmenté de 22 % à taux de change constant, principalement en raison des gains réalisés sur la vente de titres à revenu fixe d’État, de la gestion de trésorerie, des frais et commissions liés aux cartes et au crédit, grâce à une activité client nettement plus importante. Les charges d’exploitation ont augmenté de 5 % à taux de change constant, principalement en raison des coûts liés au personnel et de l’augmentation générale des prix des biens et services. Cela n’a pas empêché une amélioration du ratio coûts/revenus à 50,2 %.
Enfin, dans la zone « CESA » (Afrique centrale et Afrique australe), le groupe enregistre une remarquable hausse de 37% de ses revenus, à 415 millions $.