(BFI) – Depuis le début de l’année, l’inflation atteint des niveaux record dans l’espace UEMOA, corrodant notre pouvoir d’achat. Mais c’est loin d’être une fatalité.
Par le passé, nos grands-parents mettaient leur argent sous leurs coussins ou dans les canaris pour ne pas le perdre et pour s’assurer qu’il soit en lieu sûr. Trois mois après, ils étaient surpris que les 20 000 FCFA mis de côté ne leur permettaient plus d’acheter le même sac de riz pour la famille car le prix du kilo de riz avait augmenté et coûtait dorénavant 22 000 FCFA.
Voici ce qu’on appelle l’inflation, elle nous enseigne la relation entre le temps et l’argent.
Donc, 10 000 FCFA au 1er janvier 2022, aura une valeur de 9 400 FCFA à Abidjan en décembre 2022, si notre taux d’inflation se maintient à 6% comme c’est le cas en ce moment.
Faites ce calcul à une plus grande échelle. 1 000 000 FCFA en janvier 2022, a une valeur de 940 000 FCFA en décembre 2022. Quand vous allez voir un usurier qui vous dit que si vous empruntez 1 000 000 FCFA, vous devez lui rembourser en 1 300 000 FCFA, ce n’est pas bête, et il a quelque part raison, car dans le temps, l’argent perd de sa valeur.
Voici pourquoi, il ne faut pas garder son argent sous la couette, mais le mettre dans un compte épargne. Un compte épargne, dans l’UEMOA, vous offre un intérêt de 3,5 % en moyenne. Pour ceux qui peuvent attendre un peu plus, ouvrir un compte de dépôt vous permettra d’avoir un intérêt de 4%. Cela ne vous permet pas de garder la même valeur que la somme que vous avez déposée un an auparavant avec un taux d’inflation de 6%. Donc si vous déposez 1 000 000 FCFA à un taux d’intérêt de 3,5 %, un an après vous avez 1 035 000 FCFA. Ce n’est pas un bénéfice de 35 000 FCFA au regard l’inflation de 6 % qui a fait chuter ici votre pouvoir d’achat de 60 000 FCFA.
En faisant la différence, vous perdez 25 000 FCFA sur un an avec un million FCFA d’épargne. Pour les plus malins, il faut tout simplement investir. Investir vous permettra de dégager une marge plus élevée. Beaucoup d’investissements à Abidjan génèrent 10%, 20%, voire plus de bénéfices. Mais vous devez investir dans un business qui vous rapporte plus de 6% d’intérêt par année, sinon, vaut mieux laisser votre argent à la banque, sans risque et subir l’inflation.
Il y a une autre alternative qui nous semble particulièrement intéressante : investir en bourse, à la BRVM. Investir à la bourse revient à acheter des parts d’une société cotée. Cela vous confère non seulement des plus-values (fluctuations de cours), mais également des dividendes issus du résultat de cette dernière en fin d’année.
Considérons que vous mettiez ces 1 000 000 FCFA que vous auriez laissés oisifs à la banque, sur une société comme PALMCI. Début janvier 2022, l’action PALMCI coûtait 6 800 FCFA. Vous auriez acquis 147 actions.
Au 1er avril, l’action PALMCI s’échangeait 9 400 FCFA. Le portefeuille de 147 actions valait alors 147 x 9 400 FCFA, soit 1 380 000 FCFA. Si vous vendiez ces actions, vous auriez engrangé 380 000 FCFA de plus-value !!!
En couvrant dès le 1er trimestre le taux d’inflation annuelle de 6% (60 000 FCFA) vous avez déja une bonification de votre épargne de l’ordre de 320 000 FCFA.
La bourse se présente donc comme un moyen pour dominer l’inflation afin de maintenir, voire accroître son pouvoir d’achat. Toutefois, comme nous ne cessons de le répéter, l’investissement en bourse requiert un minimum de connaissances au risque d’exposer son épargne aux fluctuations du marché. C’est pour cette raison que nous organisons régulièrement des formations afin de permettre aux boursicoteurs ou aux personnes qui s’intéressent à la bourse de comprendre et de disposer d’outils d’analyse pour bien investir.
Daniel AGGRE