(BFI) – Du 21 au 22 avril 2025, Djibouti abrite la première édition de la Conférence régionale sur les Zones économiques spéciales (ZES), organisée en partenariat avec le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Durant deux jours, des délégations venues de toute l’Afrique débattent de la manière dont les ZES peuvent stimuler la transformation industrielle, renforcer le commerce intra-africain et attirer les investissements productifs.
Cet événement marque une étape majeure dans la promotion des ZES comme moteurs de l’industrialisation, de la facilitation du commerce et de la coopération économique. À l’heure où le continent africain cherche à s’industrialiser pour sortir de la dépendance aux matières premières, les Zones Économiques Spéciales apparaissent comme des leviers clés. On en dénombre plus de 200 à travers l’Afrique, mais à peine 38 % sont pleinement opérationnelles. L’enjeu est donc de créer des ZES alignées sur les objectifs de la ZLECAf, capables de générer de la valeur ajoutée, des emplois et une compétitivité régionale accrue.
Plus qu’un hôte, Djibouti est une porte d’entrée vers l’Afrique de l’Est, avec un modèle de ZES éprouvé et une infrastructure portuaire de classe mondiale. “C’est vrai Les Zones Économiques Spéciales peuvent constituer un réel atout, un réel avantage pour la transformation structurelle des économies africaines, mais il est important que chaque pays africain puisse prendre en compte ses spécificités, que ce soit ses forces, ses faiblesses, ses opportunités, afin véritablement d’inscrire ces Zones Économiques Spéciales dans des politiques Économiques qui correspondent au plus près à leurs besoins réels “ indique Lionel Raynald NGOLLE III, Expert en questions économiques.
Pour Djibouti, les Zones Économiques Spéciales représentent un pilier stratégique. Déjà, la zone franche internationale de Djibouti contribue à plus de 20 % des exportations hors hydrocarbures du pays. Le gouvernement espère attirer davantage d’investissements industriels grâce à l’interconnexion avec les corridors logistiques et portuaires de la région.
A travers cet évènement, Djibouti souhaite tirer parti de cette dynamique pour renforcer ses infrastructures numériques et logistiques, condition essentielle pour fluidifier les échanges commerciaux. Le développement de corridors logistiques, le renforcement de la connectivité transfrontalière, ainsi que les exonérations douanières offertes par certains accords bilatéraux, doivent permettre de vendre efficacement les produits Made in Djibouti au sein du continent africain. “Au travers des infrastructures logistiques, Djibouti peut renforcer l’intégration avec des Etats voisins comme l’Ethiopie, et avec d’autres pays africains. Au travers des infrastructures logistiques, les problèmes de connectivité seront grandement amoindris ” confie Lionel Raynald NGOLLE III.
Alors que les échanges intra-africains ne représentent que 15 % du commerce total sur le continent, les acteurs réunis à Djibouti veulent faire des ZES un catalyseur d’intégration. En harmonisant les politiques industrielles et fiscales, la ZLECAf espère construire un marché continental dynamique, inclusif et compétitif à l’échelle mondiale.
Dans un contexte économique mondial de plus en plus marqué par la montée des mesures protectionnistes, notamment les taxes douanières imposées par certaines puissances comme les États-Unis, la ZLECAf représente une alternative stratégique pour renforcer l’autonomie commerciale du continent.
Placide Onguéné