(BFI) – En marge de la 7e édition du Forum international Afrique Développement (FIAD) organisée du 27 au 28 juin 2024 à Casablanca (Maroc), Wamkele Mene, Secrétaire Général de la Zlecaf a soutenu une série de mesure visant à garantir la bonne marche de la Zlecaf en insistant sur l’importance de développer les chaînes de valeur pour accélérer la mise en œuvre de la zone de libre-échange
Le thème du forum de cette année, « Ici, nous investissons », est crucial, en résonance avec les aspirations du continent à attirer des investissements qui stimulent la croissance économique et le développement durable. Cette orientation est particulièrement opportune compte tenu de la mise en œuvre de la ZLECAf en janvier 2021.
Prenant la parole àl’ouverture du FIAD 2024 le jeudi 27 juin à Casablanca (Maroc), Wamkele Meme, Secrétaire général de la Zlecaf a indiquéque « Les pays africains ont besoin d’investissements pour transformer les chaînes de valeur, s’industrialiser et promouvoir l’inclusion économique et sociale. Le potentiel des chaînes de valeur africaines réside dans l’augmentation de la productivité, l’approfondissement de l’intégration économique et le renforcement de la résilience face aux chocs économiques”.
Le Secrétaire Général de la ZLECAf a insisté sur l’importance de développer les chaînes de valeur pour accélérer la mise en œuvre de la zone de libre-échange, rappelant qu’en 2019, la participation à la chaîne de valeur régionale n’était que de 2,7%, bien inférieure à celle d’autres régions comme l’Asie, où elle atteint 47%.
Les pays africains ne peuvent plus se contenter d’être de simples fournisseurs de matières premières pour le reste du monde. La ZLECAf ambitionne de développer un secteur industriel conséquent, de diversifier et d’améliorer les chaînes de valeur régionales, et plaide pour une plus grande participation du secteur privé dans des secteurs clés tels que l’agriculture et l’agro-transformation, l’automobile, les produits pharmaceutiques et le transport-logistique.
Au lieu d’exporter des fèves de cacao, certains pays africains devraient assurer leur transformation et les vendre sous forme de produits finis. “Dans le secteur de l’agro-transformation, nous développons des chaînes de valeur pour le poisson, le café, la volaille et l’alimentation animale. En collaboration avec la Fondation Mastercard et TradeMark Africa, nous avons lancé un programme de pêche visant à autonomiser les femmes et les jeunes, soutenant ainsi les chaînes de valeur régionales et facilitant le commerce. Ce programme vise à stimuler la production et le commerce du poisson. Environ 242.000 emplois pourraient ainsi être créés dans les pays affiliés à la ZLECAf.”
La Banque mondiale estimait en 2020 que sur les 450 milliards de dollars de gains potentiels résultant de la création de la ZLECAf, environ 300 milliards proviendraient des mesures de facilitation du commerce visant à lever les freins bureaucratiques et à simplifier les procédures douanières, permettant à environ 68 millions de personnes de sortir de la pauvreté.
« Dans l’ensemble, la ZLECAf fournit un cadre pour renforcer l’intégration de l’Afrique dans les chaînes de valeur régionales et mondiales, favorisant le développement économique et la résilience avec un potentiel important de substitution des importations, de croissance économique et de création d’emplois. D’ici 2025, la ZLECAf vise à augmenter le commerce intra-africain de 52 %, ce qui pourrait créer des millions d’emplois et augmenter considérablement le PIB du continent. Il est crucial de promouvoir des politiques qui facilitent et renforcent l’intégration dans ces chaînes de valeur pour faire progresser l’industrie manufacturière moderne dans des contextes régionaux, continentaux et mondiaux » poursuivi le Secrétaire général.
Bertrand ABEGOUMEGNE, Envoyé spécial à Casablanca