(BFI) – En plein cœur de l’Afrique subsaharienne, dans les champs de l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) au Nigeria, j’ai eu la chance d’observer des avancées fondatrices pour augmenter la productivité agricole et garantir la sécurité alimentaire de la région.
Les technologies agricoles transformatrices – telles l’hydroponie semi-autotrophe, NoDuMax, AflaSafe, ou encore des outils agricoles numériques – apportent un large éventail de réponses aux grands défis agricoles et environnementaux. Cependant leur véritable impact ne pourra se réaliser pleinement que par des partenariats stratégiques et des investissements substantiels.
L’Afrique subsaharienne est féconde de son potentiel agricole et de ses promesses dans le domaine de l’innovation technologique. En m’avançant sur le site de l’IITA, un profond sentiment d’espoir pour l’avenir des petits exploitants agricoles de la région m’envahissait. En effet, les technologies développées par l’IITA ne sont pas que de simples solutions, elles sont des faisceaux de possibilités d’une croissance durable et prospère. Pour atteindre leur plein potentiel et apporter un changement profond, ces innovations doivent impérativement être développées à grande échelle, à travers des partenariats stratégiques et un soutien important.
Des partenariats essentiels pour développer les capacités et la recherche
La Banque mondiale travaille étroitement avec les gouvernements et les partenaires du développement afin de garantir aux agriculteurs et aux petits exploitants d’Afrique subsaharienne le bénéfice de solutions innovantes en réponse aux défis du changement climatique et de la sécurité alimentaire. Les partenariats avec l’IITA, ainsi que d’autres membres du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI) et des institutions de développement ne sont pas simplement bénéfiques, ils sont essentiels.
Ce sont ces collaborations qui permettent de mobiliser les investissements nécessaires au succès de telles technologies et il est par ailleurs crucial d’impliquer les partenaires du secteur privé afin d’assurer un soutien en matière de politiques et règlements. Sans ces partenariats, le parcours menant de l’innovation à la mise en œuvre à fort impact serait semé d’embûches inutiles.
L’éducation et le renforcement des capacités sont au cœur de cette stratégie. Le simple développement de technologies innovantes ne suffit pas : il est essentiel de fournir aux petits exploitants agricoles les connaissances et les compétences leur permettant de les mettre efficacement en œuvre. Les partenariats avec les institutions éducatives et de renforcement des capacités, seront déterminants pour assurer le plus efficacement possible l’adoption et l’utilisation de ces technologies, et garantir ainsi un impact durable sur le terrain.
Bien sûr, ces technologies ne sont pas figées : elles doivent constamment être alimentées par les apports de la recherche et du développement. Il nous faut poursuivre nos investissements afin de les faire évoluer, assurer leur pertinence et efficacité à long terme, et répondre aux défis toujours changeants auxquels les petits exploitants sont confrontés. Dépassant le moment présent, cet investissement assure l’avenir et permettra la stabilité agricole et économique de communautés entières et des générations à venir.
Des investissements pertinents pour faire la différence dans les technologies
Conformément à la feuille de route pour l’évolution du Groupe de la Banque mondiale et au défi mondial de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, il convient d’accorder la priorité au développement et à l’adoption généralisée d’innovations technologiques et des meilleures pratiques. Il s’agit là d’outils essentiels pour stimuler la productivité des petits producteurs, réduire les émissions agricoles en préservant l’environnement, et promouvoir la sécurité alimentaire à travers le continent.
L’impact du développement à grande échelle de technologies comme celles déjà disponibles au sein de l’IITA et d’autres membres du GCRAI ne saurait être sous-estimé, car la vie de millions de petits exploitants agricoles d’Afrique subsaharienne s’en trouve considérablement améliorée.
Mener à bien ce parcours transformateur nécessite l’effort conjoint des gouvernements, des organisations internationales, des institutions financières, du secteur privé ainsi que des institutions éducatives. À nous de porter cette initiative commune, cet investissement pour le futur et de prouver le potentiel illimité de l’innovation, lorsqu’elle puise sa force dans les partenariats.
Par Ousmane Diagana, Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale