(BFI) – En cette période de bouleversements économiques mondiaux, le retrait progressif des banques européennes du continent africain suscite des interrogations profondes et des préoccupations majeures. Cette tendance, loin d’être anodine, soulève des enjeux critiques pour les institutions financières régionales ainsi que pour les entreprises tricolores opérant sur le sol africain. À l’instar de Société Générale qui ferme progressivement ses portes.
Les banques régionales, bien que dotées d’une connaissance approfondie du tissu économique local et d’une capacité d’adaptation aux spécificités régionales, font face à des défis de taille. La tailleur de bord de la Banque Centrale, les contraintes de liquidité, la gestion des risques et la capacité à offrir des services internationaux de qualité sont autant d’obstacles qui peuvent entraver leur capacité à remplir pleinement le rôle laissé vacant par leurs homologues européens.
Les entreprises tricolores, historiquement ancrées sur le marché africain, voient leur accès au financement et aux services bancaires traditionnels se restreindre. Face à cette réalité, elles doivent redoubler d’ingéniosité pour diversifier leurs sources de financement et adapter leurs stratégies d’implantation à un environnement financier en mutation rapide.
Il est donc légitime de se demander si les banques régionales sont véritablement à la hauteur des enjeux actuels. Ce désinvestissement européen ne devrait-il pas être l’occasion d’une réflexion plus approfondie sur les mécanismes de financement et de soutien au développement économique africain ? Ne serait-il pas temps de repenser les modèles de partenariat, en intégrant de nouvelles approches collaboratives entre acteurs locaux et internationaux, pour assurer la continuité et l’efficacité des financements ?
In fine, le désinvestissement des banques européennes du continent africain soulève des questions cruciales sur la capacité des banques régionales à prendre le relais. Il est essentiel de mener une réflexion concertée, impliquant toutes les parties prenantes, pour trouver des solutions durables et efficaces qui permettront aux entreprises tricolores et aux économies africaines de continuer à prospérer ensemble.
Darly Nguema, Analyste financier