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Des ressources humaines et naturelles disponibles pour attirer les capitaux au Cameroun

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(BFI) – La BAD considère qu’en levant quelques barrières institutionnelles et économiques, le Cameroun pourrait attirer bien davantage de capitaux privés pour financer sa croissance durable. Le pays dispose des atouts humains et naturels pour y parvenir.

Le Cameroun est affecté par des changements climatiques dont les impacts sociaux et économiques sont croissants, constate la BAD (Banque africaine de développement) dans son Rapport pays publié début octobre 2023. Pour y faire face, une mobilisation des financements du secteur privé en faveur du climat est nécessaire pour rendre la croissance plus verte et davantage inclusive.

Pendant longtemps, les politiques de développement et de croissance économique ont favorisé l’accumulation rapide de capital physique, financier et humain. « Ces politiques ont été menées au prix d’un épuisement et d’une dégradation excessive du capital naturel », reconnaît la BAD, qui élargit ici son raisonnement à toute l’Afrique. Et désormais, « le réchauffement climatique constitue une préoccupation majeure », ce dans le monde entier.

Les infrastructures routières, la santé, l’éducation, le transport et la gestion des eaux, rendent les investissements d’autant plus attractifs que la population devrait continuer de croître et de rester jeune.

Au Cameroun, les impacts des changements climatiques se font ressentir à travers une récurrence anormale de phénomènes climatiques extrêmes (températures élevées, fortes précipitations) qui mettent en danger les communautés, les écosystèmes et les services qu’ils fournissent. La BAD note au passage que le Cameroun, par sa géographie, possède les cinq principaux climats du continent, de la forêt aux zones arides. Les régions du nord du pays devraient rester les plus vulnérables au climat, suivies par les zones côtières puis les hauts plateaux.

Dans ce contexte, le bilan du Cameroun en matière de « croissance verte » peut sembler décevant. Premièrement, le pays n’a pas bien saisi les « opportunités de croissance verte ». En dépit de quelques progrès dans les déchets, l’utilisation des matériaux, l’équité sociale, la réduction des émissions de GES (Gaz à effet de serre), l’utilisation efficiente et durable de l’énergie, la biodiversité et protection de l’écosystème, ainsi que l’utilisation durable des terres.

Une part énorme de financements publics

Le gouvernement du Cameroun s’est fortement engagé à poursuivre des actions liées aux changements climatiques et à la croissance verte ; il s’est engagé à réduire de 35% les émissions de GES d’ici à 2030, sous réserve de la disponibilité de financements à cet effet. Pour autant, « la mobilisation de financements par le pays pour répondre à l’action climatique et promouvoir la croissance verte reste encore très limitée », regrette la BAD, chiffres à l’appui.

Aussi, une contribution du secteur privé au financement de la croissance verte se révèle-t-elle nécessaire, au regard des défis et des montants à mobiliser.

Le financement des actions climatiques et de la croissance verte par le secteur privé camerounais est encore faible et nettement inférieur à la moyenne africaine. La quasi-totalité des financements climatiques reçus par le Cameroun en 2019 et 2020 provient de sources publiques (97,4%), notamment des Institutions multilatérales de financement du développement.

Les entreprises et les institutions financières commerciales constituent les principales sources de financement privé (1,5 %) de l’action climatique au Cameroun. Elles sont suivies des entreprises (0,7 %) et des investisseurs institutionnels (0,3 %). En Afrique centrale, la plupart des flux du secteur privé sont dirigés vers le secteur énergie et les technologies de l’information et la communication. « Très peu d’investissements sont consacrés à d’autres secteurs qui sont aussi importants pour l’action climatique du fait des risques élevés et des faibles capacités techniques à identifier ces risques et trouver leurs moyens d’atténuation », commente la BAD.

Au Cameroun, les flux d’investissements privés, bien que négligeables par rapport aux flux totaux, prennent diverses formes (investissements directs, subventions, investissement d’impact).

Ils restent très insuffisants, alors que le Cameroun aura besoin d’investir dans divers secteurs importants qui favoriseraient la croissance verte et l’action climatique : La transition énergétique ; les technologies propres dans les secteurs énergétiques ; agricoles ; industriels ; des déchets et autres, les programmes de reboisement et de gestion durable des forêts. Un atout toutefois : comparé à ses voisins, le Cameroun aura besoin de moins de ressources pour investir dans les besoins d’atténuation et d’adaptation en pourcentage du PIB.

Indispensables réformes

Il existe plusieurs mécanismes innovants émergents de financement du secteur privé pour le climat et la croissance verte. Cependant, l’utilisation de ces instruments est encore très limitée au Cameroun et en Afrique en général. Les obligations et crédits verts liés au développement durable, le marché volontaire du carbone, les financements durables de la dette, les échanges dettes-climat, les échanges dettes-nature, et les obligations sociales font partie de ces innovations retenues par la BAD.

Les pays d’Afrique centrale, notamment le secteur privé, peuvent recourir à ces instruments pour combler leur déficit d’investissements verts. Ces instruments possèdent l’avantage d’être émis principalement par les entreprises et donc peuvent présenter des avantages en termes de coûts et de transparence.

De même, les obligations vertes peuvent être émises par des entreprises, des gouvernements ou des organisations mul­tilatérales.

Les fonds d’investissements verts ou les « prêts verts » sont d’autres instruments utiles, de même que les mécanismes de financement basés sur les résultats.

Dans ce contexte, « il est impératif d’engager d’importantes réformes au Cameroun afin d’attirer d’importants financements verts et climatiques », recommande la BAD. Selon qui le Cameroun devrait conduire des réformes dans les secteurs politique, institutionnel, fiscal et financier afin d’attirer, dans un premier temps, plus de financements privés nationaux et internationaux et dans un second temps plus de financements verts.

D’autant qu’il existe de nombreuses opportunités d’investissements : les infrastructures routières, la santé, l’éducation, le transport et la gestion des eaux, rendus d’autant plus attractifs que la population devrait continuer de croître et de rester jeune. Et d’autant plus que le gouvernement veut faire du Cameroun un pays émergent d’ici à 2035. « La réalisation de cette ambition devrait générer une forte demande de certains produits relevant de l’économie verte », commente la BAD. Qui cite les énergies renouvelables, l’agriculture durable, la gestion des déchets, le « transport durable » (routes, ponts, véhicules). Charge au pays de mettre fin aux « barrières » qui limitent l’investissement privé à sa plus simple expression.

Rédaction
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