(BFI) – Le résultat de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 au Cameroun, dont le verdict rendu le 27 octobre 2025 par le Conseil constitutionnel donne la victoire au président sortant, Paul Biya, a suscité des manifestations donc la tournure expose les commerces publics et privés au vandalisme des manifestants. « Depuis le 27 octobre 2025, sous le prétexte de marches pacifiques, des hordes de manifestants s’en prennent systématiquement aux stations-service, qu’ils vandalisent et pillent », s’insurge le Groupement des professionnels du pétrole (GPP) dans un message rendu public le 28 octobre 2025.
Après avoir rappelé « le risque d’explosivité avéré » de ces installations de distribution des produits pétroliers, ainsi que « les risques sanitaires graves » auxquels s’exposent les manifestants qui s’attaquent aux stations-service, le GPP souligne que ces sociétés « créent de la richesse pour le Cameroun, laquelle profite en premier au peuple camerounais ». Ceci à travers la création des emplois ; le paiement des impôts et taxes à l’Etat du Cameroun ; ou encore le développement du tissu économique national grâce à la sous-traitance au profit des PME locales.
Dans le détail, énumère l’organisation corporatiste dans son message, « les sociétés membres du GPP emploient de manière cumulée, directement ou indirectement, plus de 10 000 jeunes camerounais. Elles assurent de l’activité à des milliers de PME à travers le pays. En outre, elles versent en impôts et taxes et prélèvements divers, en moyenne 250 milliards de FCFA par à l’Etat du Cameroun. Une station-service vandalisée et pillée, c’est en moyenne 20 emplois directs détruits, et deux PME qui ferment. Des jeunes camerounais qui se retrouvent au chômage sans y être préparés ».
Société Générale et Congelcam également ciblés
En effet, depuis le 27 octobre 2025, plusieurs villes du Cameroun sont le théâtre de manifestations populaires. Sauf que l’appel aux « marches pacifiques » lancé par un leader de l’opposition contestant le verdict de l’élection présidentielle a dégénéré en émeutes, ponctuées d’actes de vandalisme et de pillage ciblant principalement les stations-service.
Sur des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, l’on peut voir des scènes de destruction et de pillage des installations de Tradex, filiale de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) spécialisée dans la distribution des produits pétroliers. Les points de vente du marketer Neptune Oil, appartenant à l’homme d’affaires camerounais Antoine Ndzengué, ainsi que les stations-service Bocom du milliardaire camerounais Dieudonnée Bogne, n’ont pas échappé à la furie des manifestants.
Au demeurant, les stations-service ne sont pas la seule cible des manifestants. Plusieurs commerces ont également été pillés à travers le pays. A Douala, la capitale économique camerounaise, une agence du banquier Société Générale a été détruite et vidée de certains équipements informatiques. Des scènes de pillage d’une chambre froide du poissonnier Congelés du Cameroun – Congelcam – appartenant au milliardaire camerounais Sylvestre Ngouchingué, qui contrôle 80% du marché du poisson dans le pays, ont également été relayées sur le réseaux sociaux. Pour l’heure, aucune estimation officielle des pertes n’est disponible.

 
						 
                                    

