(BFI) – Le sort de près de 8000 camerounais vivant aux États-Unis est désormais incertain. Ils sont menacés d’expulsion à la suite d’une décision judiciaire rendue lundi 21 juillet 2025, autorisant la fin de leur statut de protection temporaire (TPS), un dispositif qui leur permettait jusque-là de résider légalement sur le sol américain.
Le TPS avait été accordé aux ressortissants de plusieurs pays en proie à des crises sécuritaires ou politiques. Le Cameroun faisait partie de cette liste, tout comme l’Afghanistan. Mais la Cour d’appel fédérale a rejeté la demande d’une organisation de défense des migrants, CASA, qui espérait obtenir le maintien de cette protection en attendant un jugement final sur sa suppression.
Selon les autorités américaines, 11.000 Camerounais et Afghans bénéficient actuellement du TPS. Mais avec cette décision, leur situation pourrait basculer rapidement. Le programme a déjà pris fin pour les Afghans la semaine dernière, et les Camerounais perdront ce statut dès le 4 août prochain, à moins d’un retournement de situation.
Pour certains, l’impact sera limité : une centaine de Camerounais et quelques milliers d’Afghans ont déjà régularisé leur statut par d’autres moyens, notamment en obtenant une carte de résident permanent. Mais pour la grande majorité, cette décision signifie la fin d’une relative stabilité, avec le risque d’être expulsés vers leur pays d’origine.
Selon africanews, l’association CASA s’inquiète notamment des conditions sécuritaires toujours préoccupantes au Cameroun, estimant qu’un retour forcé exposerait ces personnes à de graves dangers. Elle accuse les autorités américaines de faire preuve de négligence face à la réalité du terrain.
Malgré les efforts des défenseurs des droits des migrants, les tribunaux semblent pour l’instant donner raison au gouvernement, qui justifie la fin du TPS par une amélioration de la situation dans les pays concernés. Un argument contesté par plusieurs ONG, qui dénoncent une décision “politique” au détriment des vies humaines.
Cédric Boyomo