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Des goulots d’étranglement inutiles nuisent au commerce de l’Afrique

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(BFI) – Lors du Forum des PDG d’Afrique qui vient de se terminer, le célèbre homme d’affaires nigérian Aliko Dangote s’est plaint des goulots d’étranglement du commerce intra-africain, citant par exemple le fait qu’il a besoin d’un visa pour voyager dans plus de 30 pays africains.

Pour mettre les choses en perspective, Dangote Cement Plc, qui appartient au magnat, est le premier cimentier d’Afrique subsaharienne, avec une capacité de production de 52,0 millions de tonnes par an dans dix pays. Il dirige la plus grande entreprise de production de ciment d’Afrique subsaharienne. Il a d’autres intérêts commerciaux de nature panafricaine, ce qui l’oblige à se déplacer régulièrement entre différents pays.

D’un autre côté, les personnes – y compris les hommes d’affaires – détenant des passeports venant d’ailleurs, notamment d’Europe et d’Amérique du Nord, ont un accès sans entrave à presque tous les pays africains, et c’est l’un des défis majeurs auxquels le commerce intra-africain est encore aux prises. Le commerce intra-africain est actuellement bien inférieur à celui avec les autres continents.

Cela signifie que les pays africains manquent des opportunités de vendre leurs biens et services entre eux, ce qui pourrait créer des emplois et stimuler la croissance économique sur tout le continent. Et cela indépendamment du fait que les pays ont créé il y a six ans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour faciliter les échanges entre les pays africains, qui continuent de lutter contre le déséquilibre commercial malgré l’énorme potentiel que possède le continent.

D’autres défis qui entravent le commerce sur le continent sont les goulots d’étranglement du transport aérien, où il est plus coûteux de voyager d’un pays africain à un autre que de se rendre dans un pays éloigné d’Europe ou même d’Asie. Il faut noter qu’en l’absence d’un réseau routier ou ferroviaire intra-africain fiable, le transport aérien est le seul moyen de transport viable mais il coûte un bras et une jambe. Il faudra une volonté politique à tous les niveaux pour relever ces défis critiques.

La bonne nouvelle est qu’au moins notre communauté d’affaires dispose d’un forum comme celui-ci qui vient de se terminer à Kigali, pour exprimer ses doléances et l’espoir est qu’enfin, ses points sensibles seront entendus et enfin résolus. Cependant, pour pouvoir résoudre ce problème, nous devons commencer quelque part.

Certains pays doivent préparer le terrain pour que d’autres suivent leur exemple et leur montrer qu’en réalité, il y a plus d’avantages à ouvrir les portes à ses compatriotes africains. Le Rwanda a pris les devants. En 2018, le pays a annoncé que les titulaires de passeports de tous les pays africains obtiendraient leur visa à leur arrivée au Rwanda, et a récemment renoncé aux frais de visa. D’autres ont suivi avec des initiatives similaires mais elles restent peu nombreuses. Nous devons agir plus rapidement pour relever ces défis pour la prospérité de notre continent mère.

André Noir

Rédaction
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