(BFI) – Prenant le relais des présentations et des débats de la matinée, le déjeuner consacré aux femmes dans le secteur de l’énergie a constitué un changement de rythme crucial au milieu du programme chargé de la première journée du MSGBC 2022. Cet événement exclusif a offert un espace de réflexion mais aussi d’action aux principales militantes du secteur de l’énergie pour délivrer des messages inspirants et fixer des objectifs ambitieux en matière d’égalité des sexes sur le lieu de travail.
À la tête de ce rassemblement unique en son genre : S.E. Sophie Gladima, ministre du Pétrole et des Énergies de la République du Sénégal ; Shiva McMahon, vice-présidente exécutive des opérations internationales chez Woodside Energy ; Khady D. Ndiaye, vice-présidente et directrice nationale du Sénégal chez Kosmos Energy ; et Dr. Awa Marie Coll-Seck, ministre d’État de la République du Sénégal et présidente du comité national de l’ITIE.
Malgré les immenses progrès récents en matière d’égalité, les femmes ne représentent toujours que 1% des PDG dans le domaine de l’énergie. Comme l’a fait remarquer Mme McMahon, « dans notre secteur, seules 52 femmes sont promues aux plus hauts niveaux de direction pour chaque 100 hommes. C’est un chiffre scandaleusement bas, qui s’élève à 86 dans d’autres domaines. Et pourtant, les entreprises dont les équipes de direction sont diversifiées du point de vue du genre ont 48 % plus de chances de surpasser les autres entreprises qui ne le sont pas. »
Comme l’a fait remarquer S.E. Sophie Gladima, « ici, seulement 14% des femmes occupent des postes à responsabilité dans le secteur. C’est un secteur qui fait peur, qui est dominé par les hommes et qui tient donc les femmes à distance. La clé pour combler ce fossé hommes-femmes est d’aider les femmes à comprendre que l’énergie est en fait une corne d’abondance d’opportunités, et de créer plus d’opportunités pour aider les femmes à accéder à ces rôles. »
Il y a de l’espoir pour un avenir dirigé par les femmes dans les STIM, qui révolutionneront cette industrie, les femmes étant déjà à l’origine de la transition énergétique, puisqu’elles représentent un tiers de la main-d’œuvre dans le secteur des énergies renouvelables et qu’elles siègent aujourd’hui à 17 % des conseils d’administration des entreprises du secteur de l’électricité, contre seulement 2 % cinq ans auparavant selon Mme la ministre, « lorsque les jeunes femmes prennent conscience du problème, elles sont en mesure d’agir pour le résoudre. Ce sont des femmes qui travaillent avec les communautés, qui construisent des fermes solaires, qui essaient de changer le statu quo et de créer un nouvel avenir pour l’énergie. De plus en plus, au Sénégal, nous voyons des jeunes femmes qui osent créer leurs propres sociétés et entreprises, et cela seul est porteur d’espoir. »
La pierre angulaire de ce changement réside dans le contenu local – l’amélioration des compétences et l’autonomisation des personnes et des communautés sur le terrain, par opposition à l’importation de travailleurs qualifiés étrangers pour accomplir des tâches. Le Dr Coll-Seck a déclaré : « Nous devons aider les femmes à s’instruire et à étudier les sciences. La science est la même partout – elle manque de femmes – et nous avons besoin de scientifiques en Afrique pour transformer notre travail et nos économies… La présence des femmes dans l’industrie ne devrait pas être l’exception, mais la norme. Nous constatons déjà une grande solidarité entre les femmes de ces secteurs et ces initiatives rassemblent ce groupe marginalisé pour développer de nouveaux moyens de combler le fossé entre les sexes. De plus en plus, les femmes occupent des postes à responsabilité et s’en acquittent mieux que jamais. »
Comme l’a fait remarquer le modérateur Eric A. Williams, président et consultant principal de Royal Triangle Solutions, « les femmes d’affaires apportent des compétences qui peuvent changer la culture du lieu de travail – elles dirigent différemment, de manière éthique, respectueuse et avec compassion. Elles sont de fortes communicatrices et gèrent bien les situations de crise. »
Ou, comme l’a dit Mme McMahon, « l’adaptabilité est absolument une caractéristique de tous les gens ici« . Mme McMahon est elle-même née en Iran et a fait ses études en France, passant en trente ans de la finance à des postes de direction dans le secteur. S.E. la ministre Gladima a suivi une formation de médecin et était auparavant ministre de la santé ; Dr Coll-Seck est ingénieure hydrologue de profession, et Ndiaye a commencé comme banquière pour cinq ans.
Mais comme le dit Ndiaye, « comme tous les grands défis de l’industrie de l’énergie, briser la barrière qui empêche la participation des femmes dans l’énergie est complexe et nécessite la collaboration de personnes de tous horizons et de toutes formations… Nous devons voir des femmes travailler comme médecins, ingénieurs, cadres – toutes sortes de rôles – à tous les stades de la chaîne d’approvisionnement : et nous le ferons« .
Immédiatement après le déjeuner, le premier panel ministériel de la journée aura lieu. Il réunira des dignitaires et des personnalités de premier plan de la politique ouest-africaine pour discuter des questions d’exploration, d’investissement et de partenariats public-privé, afin d’écrire un avenir pour l’énergie africaine qui développe l’Afrique.