(BFI) – Les procédures douanières constituent souvent un obstacle majeur dans le commerce intercontinental africain, ralentissant les échanges commerciaux et entravant le développement économique des pays. Par la réduction des barrières au commerce, aux investissements et à la mobilité, la ZLECAf a pour ambition de jouer un rôle de catalyseur dans la croissance économique de l’Afrique. Dans ce cadre, le processus de démantèlement des tarifs douaniers a été entamé dans certains pays, afin d’assurer la bonne transition vers la libéralisation du marché unique africain.
En Afrique, où le commerce sous régional représente encore une part relativement faible, la simplification des procédures douanières est essentielle pour favoriser une intégration économique plus poussée. Dans cet effort d’intégration économique, de nombreux pays africains ont pris des mesures pour favoriser les échanges commerciaux intra-africains. Ouvrant la voie à la transformation économique régionale, l’Afrique du Sud a lancé la première expédition et le premier commerce préférentiel de la ZLECAf, un outil représentant un marché de 1,3 milliards de consommateurs qui pourrait augmenter de 9% les revenus réels du continent d’ici 2035.
Le Président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa indique que “ Pour l’Afrique du Sud, comme pour de nombreux autres pays africains, le début du commerce préférentiel créera de grandes opportunités de croissance et de développement.”
Dans cette même optique, le titanesque projet du port Dakhla Atlantique du Royaume marocain portera sur la réalisation d’un port en eaux profondes sur la façade atlantique de la région de Dakhla-Oued Eddahab. Assorti d’une enveloppe budgétaire de 12,5 milliards de dirhams, ce complexe portuaire constituera une interface maritime d’intégration économique et un hub de rayonnement continental. “ J’ai conduit une délégation tchadienne d’homme d’affaires, la semaine dernière, pour visiter justement la construction de ce port de Dakhla et j’ai dit que j’étais impressionné par la grandeur de ce projet. Ils nous ont donné un délai de cinq ans et le projet sera plus ou moins achevé. En ce moment-là, vous allez voir l’engouement des opérateurs économiques à venir se brancher sur cette infrastructure ” souligne Hassan Adoum Bakhit Haggar, Ambassadeur du Maroc au Tchad
Cependant, malgré ces avancées, des défis subsistent encore. La coordination entre les différents pays africains et l’harmonisation des procédures douanières restent des enjeux majeurs à surmonter. Néanmoins, les autorités africaines s’investissent dans la simplification des procédures douanières, entre autres. Au Sénégal, un guichet unique a été récemment mis en place pour les opérations douanières afin de réduire le temps de traitement et dématérialiser le parcours de l’usager. “ Pour ce qui est de la dématérialisation, en 2011, l’option a été retenue qu’il n’y ai pas de papier dans le processus de dédouanement. Et cela a fait qu’on a mis en place des solutions informatiques pour faire de telle sorte que l’usager ne se déplace pas, mais à partir de son terminal, plus solliciter la douane qui doit répondre dans des délais bien fixés pour leur permettre de sortir les marchandises dans les meilleurs délais. Cela a fait qu’à leur actuel, on est à peu près à plus de 90% de dématérialisation ” rappelle Alioune DIONE, Directeur des Systèmes informatiques douaniers au Sénégal
Par ailleurs, jusqu’en janvier 2024, quelques pays africains ont bénéficié d’une réduction des taux douaniers grâce à l’application réussie de l’Accord sur la Zlecaf. On peut notamment citer la Tunisie, qui a eu à réaliser 47 opérations d’exportation vers des pays tels que le Ghana, le Cameroun, la Tanzanie, la Côte d’Ivoire et la Guinée équatoriale. Selon la Banque africaine de développement, à l’heure actuelle, seulement 13% du commerce de l’Afrique est intrarégional.
Avec Africa24