(BFI) – Plus de 250 tonnes de faux médicaments saisis dans les pays de l’Afrique centrale. Une trentaine de personnes interpellées et déférées devant les instances judiciaires. Voilà quelques résultats concrets de la traque contre les faux médicaments, menée dans le cadre de » Mpili « . Il s’agit d’une opération de police mise en place depuis 2012 par le Comité de des chefs de police de l’Afrique centrale (Ccpac). Pour 2021, ils veulent aller plus loin. Pour cela, le Ccpac s’attache l’expertise de l’Organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique centrale (Oceac).
Un accord de coopération entre ces deux institutions de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a été organisé lundi dernier à Yaoundé sous la conduite de la représentante du président en exercice de la Commission de la Cemac, Malaïka Ndoumbe Ngollo Ntsama-Etoundi. Pour la circonstance, les parapheurs ont été signés par le secrétaire permanent du Ccpac, le colonel de police Michel Koua, et le secrétaire exécutif de l’Oceac, Manuel Obiang Ada.
Visiblement, le trafic de médicaments constitue une nouvelle manne pour les bandes criminelles, mieux que le trafic de drogue. » En raison de sa forte attractivité, le trafic de médicaments falsifiés intéresse de nombreux réseaux de malfaiteurs internationaux. Les énormes bénéfices engrangés servent à entretenir les autres segments d’activités criminelles à travers le monde. A savoir, le terrorisme, le trafic d’armes ou de drogues « , a relevé le colonel de police Michel Koua. Le contexte sanitaire actuel est d’ailleurs favorable aux opérations des bandes organisées. » Des saisies importantes de faux masques, faux vaccins et même de faux tests sont reportées chaque jour « , a regretté Manuel Obiang Ada.
La coopération entre le Ccpac et l’Oceac va se faire selon des axes précis : formation, contrôle de la circulation des médicaments falsifiés, mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières nécessaires à la réalisation de programmes conjoints d’activités, ainsi que le partage d’informations et des données. Ceci intervient suite aux difficultés auxquelles l’action policière se heurte sur le terrain. Il s’agit, entre autres, de la problématique de la preuve scientifique, du déficit de formation des agents des services chargés de l’application de la loi, en matière d’identification des faux médicaments.
» La sécurité et la santé constituent des gages majeurs du succès de notre stratégie de développement économique monétaire. Face à cette menace aux conséquences multiples et dramatiques, la Commission de la Cemac se félicite de l’initiative de ces deux institutions communautaires qui ont décidé de mutualiser leurs actions pour mener une croisade commune face à ce fléau « , a salué Malaïka Ndoumbe Ngollo Ntsama-Etoundi.
Placide Onguéné