(BFI) – La filiale camerounaise de l’entreprise nigériane Dangote Cement fait face à une période difficile. Ses performances de ventes en 2025 sont en chute libre.
Selon les résultats publiés par l’entreprise, les volumes issus de son unité de broyage de clinker de 1,5 million de tonnes par an à Douala ont chuté de 9,3 % au cours des neuf premiers mois de 2025, pour s’établir à 927 300 tonnes, contre un peu plus d’un million de tonnes à la même période en 2024. Cette contre-performance est principalement attribuée aux incertitudes liées au contexte électoral, qui ont pesé sur l’activité économique, malgré un environnement macroéconomique jugé favorable, marqué par une croissance du PIB attendue à 3,8 % et une inflation ramenée à 3,4 % en mai 2025.
Malgré cette contraction, le groupe reste optimiste pour la fin de l’exercice, misant sur la reprise progressive des projets d’infrastructures publiques engagés par le gouvernement, notamment la construction de l’autoroute Douala-Yaoundé, de plusieurs routes et ponts, ainsi que des programmes d’aménagement urbain à travers le pays.
À l’échelle régionale, Dangote Cement a vu ses exportations de clinker progresser de 23 %, avec 27 expéditions totalisant 1,1 million de tonnes à destination du Ghana et du Cameroun. Ses activités hors du Nigeria affichent toutefois un recul global de 5 %, à 7,9 millions de tonnes, en raison des incertitudes politiques au Sénégal et en Afrique du Sud, ainsi que de tensions de trésorerie en Éthiopie. Le Congo fait figure d’exception, avec une hausse de 2,8 % des ventes à 706 200 tonnes, portée par les travaux publics et la construction d’une nouvelle raffinerie.
Au total, le groupe affiche un bénéfice net record après impôt de 734,3 milliards de nairas, soit environ 288 milliards de FCFA, en hausse de 166,7 % sur un an.
Le marché camerounais du ciment, estimé à 8 millions de tonnes de demande annuelle, demeure dominé par Cimencam et Dangote Cement, suivis de Cimaf et Mira. L’arrivée récente de trois nouvelles unités chinoises, conjuguée à la mise en service de plusieurs usines locales, devrait porter la capacité nationale installée à 12,8 millions de tonnes. Cette montée en puissance de l’appareil productif permet désormais de couvrir largement la demande intérieure, tout en accentuant la concurrence sur un marché en pleine mutation.




