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Corona virus – Que sont devenus les dons ?

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(BFI) – Pour faire face à la pandémie du corona virus, le Cameroun, dans l’impréparation qui le caractérise s’est très rapidement montré incapable de prendre en charge les premières dépenses, et toute la politique de lutte contre le virus repose depuis lors sur la main tendue, tant de l’intérieur que de l’extérieur. La création le 2 avril 2020 par le président de la république Paul Biya d’un fonds spécial dédié, a été le premier acte qui formalisait l’opération de quête désormais lancée par le gouvernement.

La création du fonds a été suivie d’une dotation d’une somme d’un milliard de francs cfa dont le décaissement était ordonné par le chef de l’Etat. Le fonds dans lequel devait être puisé le premier milliard n’a pas été précisé, mais avant le lancement de l’opération, certains opérateurs économiques en activité dans le pays avaient déjà entrepris de soutenir financièrement le gouvernement camerounais dans la croisade contre le Covid-19. C’est le cas du producteur d’huiles raffinées et de savons de ménage SRC Maya qui avait remis au ministre de la Santé publique 150 millions de FCFA, avant lui le métallurgiste français Prometal avait signé un chèque de 100 millions de FCFA au gouvernement camerounais. Le même montant avait aussi été offert par le milliardaire Baba Dan Pullo. La Union bank of Africa avait aussi délié la bourse depuis le 27 mars 2020 pour libérer 150 millions de francs. Le 3 avril, le groupe Congelcam par son président directeur général a remis un chèque de 250 millions de fcfa au ministre de la santé publique

Achat des téléviseurs avec abonnement

A cette date du 3 avril 2020, le ministre de la Santé publique avait fait un premier état des dépenses. D’après lui, le fonds avait déjà reçu, en plus du milliard ordonné par le chef de l’Etat à la création, la somme 770 500 000 francs. Il expliquait que l’argent reçu était directement introduit dans les dépenses engagées, comme les frais d’hôtels dans lesquels les passagers venus d’ailleurs étaient confinés, la gestion des équipes de terrain dans le cadre du suivi permanent, l’aménagement des centres de prise en charge spéciaux de grande capacité, l’achat des commodités telles que des réfrigérateurs, des téléviseurs avec abonnement, couverts et ustensiles de cuisine ou le service de nettoyage de linge. Plus tard le 9 avril, pour apporter sa part de contribution à cet effort collectif de financement, l’entreprise BTP Alliances Construction Cameroon (ACC) avait remis au Minsanté un chèque d’une valeur de 150 millions de FCFA. Là c’est pour les contributions financières, du moins celles qui ont été rendu publiques, sans compter celles des personnes et institutions qui préfèrent rester anonymes.

Riz et savon

Pour ce qui est du matériel, le 26 mars 2020, l’ambiance était particulière à l’aéroport de Yaoundé Nsimalen où les autorités camerounaises recevaient un don de matériel du milliardaire chinois Jack Ma. 30 tonnes de matériel, constitué de 20 000 kits de test, 100 000 masques et 1000 équipements de protection. Le 6 avril, le Premier ministre Joseph Dion Ngute avait reçu en audience Isi Yanouka, ambassadeur de l’Etat d’Israël au Cameroun. A l’issue de l’audience, l’État hébreux avait promis d’apporter son expertise afin de contribuer à la production locale des équipements de protection sur le site de l’école supérieure polytechnique de Yaoundé. L’initiative devait aboutir à la production de 400 masques de protection par jour. La chaine de production concerne les « masques spéciaux pour médecins et infirmiers », comme l’a précisé l’ambassadeur israélien. La production devait se faire 24h/24. Les masques et autres équipements médicaux fabriqués dans le cadre de ce partenariat, serviront également à desservir la sous-région Afrique centrale.

Trois jours plus tard, le 9 avril le ministre de la Santé Publique Manaouda Malachie et son homologue du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, ont reçu des mains du directeur général d’Orca Cameroun, Mazen Al Jamal, un don de 4 000 sacs de riz de 25 kilogrammes pour renforcer la stratégie gouvernementale de riposte. Le don devait être distribué aux populations en ces temps où le spectre d’une crise alimentaire plane sur le pays au cas où l’épidémie à coronavirus persiste.

Quelle utilisation ?

Que sont devenus ces dons ? La question mérite d’être posée, d’autant plus que sur le terrain il persiste des signes de tâtonnement dans la prise en charge des malades, pour manque de moyens. Dans la ville de Douala, des plaintes des malades sont de plus en plus nombreuses, lesquels expliquent avoir été refoulés dans les hôpitaux, où il leur est expliqué que les tests ne sont pas disponibles pour confirmer leur état sérologique. Les hôpitaux érigés en centre de prise en charge des malades avouent n’avoir pas encore été équipés en conséquence. Ce qui les amène à rester dans l’à peu près et déclarer que des malades décédés sont des cas suspects de covid-19, et non des cas confirmés. Un des effets induit de cette attitude est que les hôpitaux se vident de plus en plus, snobés par les malades qui ne font plus confiances aux institutions sanitaires.

En plus les familles réduites à de la survie à cause des restrictions imposées par les mesures gouvernementales, attendent toujours une information sur la distribution des denrées alimentaires compris dans les dons. Pour certains cela n’a pas d’importance, mais il y a au sein de la population des foyers qui se demandent toujours où sont passés les 4000 sacs de riz de Orca par exemple, ou les morceaux de savon du chef de l’Etat. Les mesures d’accompagnement suite aux restrictions des habitudes de vie, comme on l’a vu dans d’autres pays, n’ont pas suivi au Cameroun. Si le gouvernement n’a pas des moyens propres pour soutenir ses populations en cas de détresse, le moins qu’il puisse faire, c’est au moins d’être transparent sur ce qu’il reçoit… en guise de « don ».

Camer Be

Rédaction
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