(BFI) – Diverses stratégies ont été déployées toute l’année par l’État pour récolter les financements sollicités.
Pour couvrir l’enveloppe budgétaire de 7 317,7 milliards de Fcfa de l’exercice 2025, selon les prévisions de la loi de Finances 2025 validée par le parlement, l’État compte mobiliser par divers emprunts, surtout sur le marché des capitaux, environ 1795 milliards de Fcfa. Ce qui représente une baisse de 275,1 milliards de Fcfa comparativement aux projections de 2 070,1 milliards de Fcfa de 2024.
Des objectifs qui se sont relevés coriaces sur le terrain. Pour illustration, l’une des dernières opérations de l’année lancée le 27 novembre dernier n’a pas enregistré le succès espéré. Aux dires de Samuel Tela, directeur de la Trésorerie au ministère des Finances, le Trésor public camerounais qui avait sollicité sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), la somme de 14 milliards de Fcfa, n’avait pu récolter que quatre milliards de F au sortir de cette opération.
Pourtant, les précédentes opérations ont été couronnées de succès. C’est le cas de l’émission de 335 milliards de Fcfa d’euro-obligations ayant une échéance de sept ans à un taux de 10,75 %, lancé le 23 juillet 2024 sur le marché de Londres. Dans un communiqué publié le 31 juillet 2024, Louis Paul Motaze avait annoncé la réussite de cette opération. La même source relevait également la levée avec succès de 125 milliards de Fcfa le 24 juin 2024 suite à l’émission de bons du Trésor assimilables (BTA) à 26 semaines rémunérés à un taux d’intérêt moyen de 6,58%, effectuée sur le marché des titres publics de la BEAC.
Pour obtenir ces financements, le pays doit déployer ses stratégies. C’est ainsi qu’en début d’année 2024, l’emprunt obligataire d’un montant de 200 milliards de Fcfa initialement prévu en avril sur le calendrier avait été annulé. Un procédé visant à esquiver la concurrence du Gabon et de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) qui avaient lancé pendant la même période, des emprunts obligataires respectifs de 50 milliards de F et 150 milliards de Fcfa.
La BEAC précise à cet effet que le Cameroun a émis majoritairement des BTA d’environ 26 semaines de maturité pour 151 milliards de Fcfa, soit environ 71% de ses valeurs globales émises. Les autres, soit 106,6 milliards de Fcfa et 70,4 milliards de Fcfa ont eu des maturités respectives de 13 semaines et 52 semaines. Le pays qui reste fidèle à sa politique évite de se soumettre aux levées d’enchères selon les précisions du ministre des Finances. « Le Cameroun affiche un taux de remboursement de ses emprunts de 100% depuis 13 ans. Ce qui témoigne de la crédibilité de la signature du Cameroun et de sa capacité à attirer les investisseurs pour financer sa Stratégie nationale de développement (SND 30) », précise également Louis Paul Motaze.
Le relèvement des taux d’intérêts sur le marché des titres publics de la BEAC et à l’international, motive de plus en plus les spécialistes en valeurs du trésor que sont principalement les banques, à courir vers les taux d’intérêts les plus élevés malgré les risques