(BFI) – En juin 2020, le Togo a annoncé avoir finalisé l’opération de reprofilage de sa dette intérieure, entamée un peu plus de 6 mois plus tôt. Si l’agence de notation financière Moody’s avait indiqué que le rééchelonnement de la dette permettait au pays de réduire d’environ 130 millions € son service de la dette au cours des trois prochaines années, on en sait davantage sur comment le pays ouest-africain a réussi ce coup de poker.
Dans les détails, le premier reprofilage a été possible grâce à un emprunt de 103 millions € (67 milliards FCFA), auprès de la Tokyo-MUFG, la plus grande banque japonaise, au taux de 4,68 % l’an pour 10 ans dont 2 de différé.
Garanti à 100 % par l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique (ACA), dont le Togo est devenu membre en 2019, cet emprunt a permis de rembourser par anticipation un encours de 21 milliards de FCFA d’un crédit contracté auprès de la BOAD au taux de 7,5 % et de maturité résiduelle 3,5 ans. Ce même crédit a également servi à solder un autre encours de 44 milliards FCFA d’un emprunt syndiqué de maturité résiduelle 3,5 ans, effectué sur le marché financier sous régional au taux de 6,9 %, et arrangé par la Sogebourse.
La réalisation de la seconde phase de l’opération de reprofilage est le fruit d’un financement arrangé par le Français, Société Générale. Cet emprunt contracté en juin 2020, en pleine Covid-19, est estimé à 147 millions d’euros, soit 96 milliards FCFA au taux de 4,54 % l’an pour une durée de 10 ans dont 2 de différé. La levée de fonds qui bénéficie également de la garantie de l’ACA, a permis de rembourser par anticipation deux emprunts en FCFA auprès de la BOAD, 18 milliards FCFA, ainsi qu’un emprunt contracté auprès d’Ecobank, dont le solde restant dû était de 72,4 milliards FCFA.
Au total, la stratégie de reprofilage a permis au pays d’atténuer le risque de refinancement en allongeant la maturité moyenne du portefeuille qui passerait de 5,1 ans à fin 2019 à 7 ans en 2024.
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