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Comment le portefeuille de la SNI, société publique d’investissements, se dégrade au fil des ans

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Du point de vue des performances, ce n’est pas la grande embellie. « On observe une dégradation globale des performances du portefeuille de la SNI, dont le taux de rentabilité nette des sociétés s’établit à -51,05% en 2019, contre -37, 56% en 2018. Le nombre de sociétés bénéficiaires est passé de quatorze (14) en 2017, à dix (10) en 2018 et enfin à huit (08) en 2019 », révèle la CTR dans son rapport sur les entreprises publiques en 2019.

En clair, selon le rapport que vient de rendre public cet organe spécialisé du ministère camerounais des Finances, en l’espace de 3 ans, le nombre d’entreprises de la SNI affichant des bénéfices en fin d’exercice budgétaire a pratiquement diminué de moitié, alors que toutes les autres sont déficitaires et survivent parfois grâce aux subventions de l’État.

Au regard des résultats mitigés des investissements réalisés par ce véhicule de l’État camerounais, qui porte également les parts des nationaux dans des entreprises à capitaux mixtes et autres grands projets, il est envisagé une réorganisation de cette entreprise. L’objectif affiché est de la transformer en une véritable holding. Mais le gouvernement peine à ce décidé.

Reforme bloquée

En effet, selon l’économie de la réforme faite par Ernest Gbwaboubou, le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, lors d’une conférence de presse le 29 décembre 2016, la SNI devrait gérer deux fonds d’investissement. Il s’agit d’abord du Fonds national d’investissements stratégiques (Fonis), qui nécessitera, pour un départ, des financements estimés à 450 milliards de FCFA, et sera consacré aux investissements dans les grands projets d’infrastructures lancés par le gouvernement.

Ensuite, il y aura le Fonds d’appui au développement industriel (Fadi), qui sera actif dans le domaine du capital-risque, mécanisme de financement consistant à prendre des participations dans des entreprises encore fragiles ou en difficultés et de s’en retirer une fois qu’elles auront atteint un certain point d’équilibre ou un seuil de développement confortable.

Mais depuis lors, plus rien. Il faut dire que le gouvernement est divisé sur la question. En effet, au ministère de l’Économie, on plaide plutôt pour la sortie de la SNI du capital-risque. « Les exemples articulés sur le cas de la SNI, qui a matérialisé le volontarisme d’État dans la politique des co-entreprises, justifient la nécessité de changer de paradigme, pour que la politique en vue en faveur des entreprises conjointes soit relativement plus modeste et bâtie sur le partenariat privé-privé, donc une approche plus micro, comparativement à l’approche méso observée à travers la SNI », avait plaidé Isaac Tamba, le directeur général de l’Économie et de la Programmation des investissements publics, lors d’une conférence du ministère de l’Économie en janvier 2017.

Rédaction
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