Ciment, où es-tu ?

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(BFI) – On croyait la levée des principales mesures de lutte contre la pandémie de covid-19 se traduire par la reprise de l’activité économique au Congo au sens large du terme. Les problèmes de structuration du marché national laissent voir, s’agissant notamment de la production du ciment, que le pays mettra du temps à retrouver ses équilibres.

Entre 2015 et 2019, l’industrie du ciment était devenue une référence du niveau de performance atteint par le Congo dans le développement de ce secteur. Cinq usines fleurissaient dans la partie sud du pays : Sonocc et Dangote dans la Bouenza, Forspak dans le Niari, Diamond Cement dans le Pool, Cimaf dans le Kouilou, pour une production annuelle estimée alors à quelque 3 500 000 tonnes. Le prix du sac se situait quant à lui autour de 3000 FCFA.

Ce boom cimentier a fait long feu depuis, pris dans une série d’obstacles irréversibles. Certains promoteurs de ces sociétés ont été confrontés aux pressions exercées par les banques chez qui ils s’étaient endettés, d’autres à des concurrences jugées déloyales, d’autres encore aux soucis techniques sur leurs sites. Coup sur coup, Diamond Cement et Cimaf ont fermé, Dangote a commencé à battre de l’aile laissant seules Sonocc et Forspak qui ne représentent qu’une production annuelle de 900 000 tonnes.  

L’espoir de retrouver un niveau de production acceptable du ciment est peut-être permis. Dans un récent échange de correspondances, le Premier ministre a assuré le patron de Dangote de la disponibilité du gouvernement à l’accompagner dans la relance de ses activités. A elle toute seule, cette société livrait un million cinq cent mille tonnes l’an, soit plus de 50% de la production nationale.  

Cela dit, le marché congolais du ciment doit être mieux régulé. Aux importations souvent considérées comme illégales et dénoncées par certains opérateurs s’ajoutent les contrefaçons, les pressions de toutes sortes sur les voies de transport mais aussi, un malheur ne venant jamais seul, l’autre écueil que constitue l’état du Chemin de fer Congo-Océan. Des infortunes qui empêchent la distribution du ciment partout et à bon prix.

Rédaction
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