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 « C’est une honte que le commerce intrafricain soit de 4% dans la zone Cemac ! » Daniel Ona Ondo – Président de la Commission de la Cemac

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(BFI) – Le 14 juin 2022 à Malabo, la capitale équato-guinéenne, Daniel Ona Ondo, le président de la Commission de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), a présidé dans les locaux du siège provisoire de la Commission, une réunion de cabinet. En marge de cette rencontre avec ses plus proches collaborateurs, le président de la Commission de la Cemac, dont le mandat s’achève en novembre 2022, s’est exprimé sur la libre circulation des hommes et des biens au sein de cet espace communautaire.  

« Depuis longtemps, on n’a plus besoin de visas dans la zone Cemac. Mais, les gens ne le savent pas. Il y a des difficultés, c’est vrai ! Mais, il s’agit de difficultés d’application du fait des hommes (…) Paris ne s’est pas fait en un jour. De même, la Cemac ne se fera pas en un jour », a-t-il déclaré. En effet, depuis l’année 2013, les autorités de la Cemac ont consacré la libre circulation des hommes et des biens dans cet espace communautaire à six États.

Mais, dans la pratique, en dépit des décisions successives prises par chaque État, en vue de la suppression des visas d’entrée pour les citoyens de la Cemac, pour les séjours n’excédant pas trois mois dans l’un des États membres de la communauté, des réticences persistent. Ces réticences se matérialisent, par exemple, par la multiplication des postes de contrôle tracassiers sur les corridors indique Investir au Cameroun.

« La semaine dernière, j’ai fait la route Douala-Yaoundé en voiture, puis Yaoundé-Oyem et Oyem-Libreville en voiture (…). Il y a trop de barrages. J’ai demandé à un ministre : “quel est l’animal que vous voulez attraper avec ces barrages” ? Il faudra qu’on lève ces barrages, qui bloquent le commerce. C’est une honte que le commerce intrafricain soit de 4% dans la zone Cemac », éructe le président de la Commission de la Cemac.

Postes de contrôle clandestins

Dans le même temps, poursuit Daniel Ona Ondo, « nous avons des importations de produits alimentaires qui sont immenses ! Ces importations obèrent les réserves en devises de nos pays. Il faut mettre un terme à cela. Et l’intégration est la voie royale pour y mettre un terme. Pour cela, il faut que les commerçants puissent circuler librement ».

À propos de ces barrages, qui sont autant d’obstacles à l’éclosion d’un commerce intrafricain robuste dans l’espace Cemac, le Cameroun a récemment défrayé la chronique. En effet, dans une lettre adressée le 6 avril 2022 à son homologue en charge de l’Administration territoriale, le ministre camerounais de la Défense (Mindef), Joseph Beti Assomo, révèle que suite à des dénonciations faisant état d’une multitude de postes de contrôle sur le corridor Douala-Ndjamena, ses services ont mené des enquêtes. Cette investigation a permis de répertorier du côté camerounais 66 postes de contrôle, dont 39 postes irréguliers, apprend-on.

Véritables obstacles à la fluidification du transport des marchandises et la circulation des personnes, ces postes de contrôle, qui sont autant de postes de péage informels, dans lesquels transporteurs et usagers de la route sont souvent appelés à laisser des back-chiches, constituent de plus en plus un grand objet de préoccupation pour les autorités de la Cemac, dans ce sens qu’ils freinent la libre circulation proclamée par les États.

Afin d’inverser cette tendance, le Comité de pilotage des réformes économiques de la Cemac (Pref-Cemac) a récemment donné mandat à la Commission de la Cemac, pour « élaborer une directive communautaire sur l’installation et le fonctionnement des postes de contrôle sur les corridors routiers de la sous-région, avant le 3e trimestre 2022 », apprend-on d’un document officiel.

Rédaction
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