(BFI) – La réorganisation et la validation des statuts d’EDC et de la Sonatrel renforcent les capacités de ces structures de production et de transport, et ouvrent de nouvelles lignes pour l’amélioration du service énergétique au Cameroun.
Des textes présidentiels signés il y a quelques jours font définitivement la lumière sur le rôle que doit jouer chacun des acteurs publics exerçant dans le domaine de l’électricité au Cameroun. En l’occurrence, Electricity Development Corporation (EDC) et la Société nationale de transport de l’électricité (Sonatrel) ont, toutes les deux, été réorganisées et dotées de nouveaux statuts.
Les décrets, signés le 23 avril pour la Sonatrel et le 4 mai pour EDC, clarifient le champ d’activité des deux entreprises chargées respectivement du « transport de l’énergie électrique, (de) la gestion du réseau public de transport, ainsi que (de) la planification, du développement et (de) la construction du réseau public de transport pour le compte de l’Etat », en ce qui concerne la Sonatrel et de « la gestion pour le compte de l’Etat du patrimoine public dans le secteur de l’électricité, à l’exception de celui concédé à d’autres acteurs du secteur ; l’étude, la préparation ou la réalisation de tout projet d’infrastructure dans le secteur de l’électricité qui lui est confié par l’Etat ; la promotion des investissements dans le secteur de l’électricité ; l’appui-conseil dans le secteur de l’électricité », pour ce qui est d’EDC…
Le cadre textuel ainsi clarifié, donne des coudées franches à ces entreprises qui, à l’instar d’EDC, doivent désormais intégrer de nouveaux défis. Il s’agira, en plus de la gestion et de l’exploitation des infrastructures existantes, de mener à son terme le projet d’aménagement du barrage hydroélectrique de Memve’ele, de finaliser la construction de l’usine de pied du barrage de Lom-Pangar, d’accompagner les autres projets portés par des concessionnaires (Grand Ewing, Kikot…), d’optimiser le Programme thermique d’urgence, d’assurer une exploitation efficiente – y compris la commercialisation de la production – de tout le patrimoine de l’Etat dans le secteur de l’électricité, etc. Des orientations dont le but final est de bonifier quantitativement et qualitativement l’offre énergétique du pays. Il n’en fallait pas plus pour enthousiasmer les ménages, les petites et les grandes industries. A juste titre d’ailleurs, étant entendu que l’énergie est le « sang » de toute économie moderne.
Dans un environnement déficitaire, où d’après des chiffres d’Eneo, l’entreprise concessionnaire dans la distribution de l’énergie électrique au Cameroun, le taux d’accès à ce service se situerait autour de 62% de la population, les réactions après les actes présidentiels sont emprunts d’espérance. Ici et là, on croit que l’assainissement du cadre normatif d’évolution des différents intervenants est un préalable essentiel pour l’amélioration de la qualité de service. Seulement, cette démarche doit aussi être accompagnée de l’amélioration de l’offre quantitative. A ce sujet, les projets en cours, notamment Nachtigal amont, Grand Ewing, Bini à Warack, Kikot, etc., sont là pour entretenir l’espoir d’un jour nouveau.
André Noir