(BFI) – Alors que le numérique va encore nous gaver des dernières technologies cette année, les tendances vont bon train secteur par secteur. C’est, en effet, l’heure de dévoiler ce que va être 2022 sous le prisme du numérique et, surtout, comment les utilisateurs, au centre de ces exploits novateurs, vont expérimenter de nouvelles expériences digitales.
Parmi ces tendances qui amplifient déjà des appétits et renforcent des plans de e-marketing des entreprises, l’e-commerce semble le secteur le plus convoité tant nos habitudes de consommation ont complètement changé. Que ce soient les technologies mobiles et web en passant par les applications utilisant l’intelligence artificielle, les consommateurs en ligne sont de plus en plus exigeants et ont le luxe de pouvoir choisir les boutiques auprès desquelles ils souhaitent commander.
Cependant, l’acte d’achat n’est plus simplement influencé par le produit ou le prix, mais d’autres enjeux comme les valeurs d’une marque vont être pris en considération par le client.
La plateforme numérique comporte d’innombrables opportunités, et les entreprises de la fintech travaillent sans relâche pour développer de nouveaux produits et les introduire sur cette dernière. Cependant, ces changements ne profiteront qu’aux économies favorables à la numérisation, qui investissent dans les infrastructures requises et qui introduisent des technologies réglementaires correspondantes. La numérisation transforme les économies d’Afrique de quatre manières principales : les systèmes de paiement de détail, l’inclusion financière, les business models viables et la gestion des revenus.
Numérisation et systèmes de paiement de détail: la numérisation a révolutionné les systèmes de paiement de détail et l’infrastructure des paiements. Les économies économisent des milliards de dollars chaque année en ayant recours à des paiements électroniques et en les centralisant. L’infrastructure des paiements de détail est l’un des premiers bénéficiaires des paiements et des plateformes de transaction par téléphone mobile. Les plateformes de paiements électroniques permettent d’économiser sur les coûts de transaction en termes de temps, de déplacements et même de coûts unitaires. En effet, cette révolution profite à tous, les riches comme les pauvres, les populations non desservies et mal desservies, ainsi que les entreprises formelles et informelles.
Numérisation et inclusion financière: la numérisation est devenue une plateforme plus simple pour soutenir l’inclusion financière et l’autonomisation financière des femmes. Les obstacles à l’accès au financement, comme la distance physique, les exigences de soldes minimums, l’absence ou la faiblesse des crédits et la faiblesse des flux de revenus peuvent ainsi être contournés. L’épargne a augmenté, les micro-épargnants ont ouvert des comptes en banque et les banques peuvent désormais fixer leurs taux de crédit à court terme. En fait, plus de 20 millions des actuels comptes d’épargne virtuels ont été ouverts au cours des cinq dernières années, contre 30 millions de comptes de dépôt dans le secteur bancaire. La numérisation en Afrique a amené les services financiers jusqu’à la porte de chaque citoyen pour devenir un outil important de création d’accès au marché. Les bénéfices sont vastes et attrayants et de nouveaux produits et plateformes d’épargne continuent à émerger.
Numérisation et business models viables: différents produits ont été commercialisés sur la plateforme numérique pour répondre aux besoins des autres secteurs de l’économie, dont l’énergie et l’agriculture, afin de mieux atteindre un segment de marché ou d’accroître la productivité. Les business models viables de la plateforme numérique peuvent être développés pour l’ensemble de l’économie afin de résoudre les contraintes majeures et de soutenir la croissance de la productivité au sein de ces secteurs. Au Kenya, des produits comme M-Akiba pour les micro-investisseurs en titres d’État, M-KOPA pour l’approvisionnement en énergie solaire et le programme One Acre Fund en agriculture font une différence à l’extérieur du secteur financier.
La numérisation améliorera la gestion des revenus et la délivrance des services: le quatrième bénéfice offert par la numérisation est l’amélioration de la délivrance des services et de la gestion des revenus. Au Cameroun, il s’est avéré difficile, a priori, d’isoler l’impact de la digitalisation des procédures fiscales, d’autres réformes de politique et d’administration fiscale ayant une incidence sur les performances de la DGI. Au plan quantitatif, certaines mesures ont eu un impact positif sur l’élargissement de l’assiette et la sécurisation des recettes. A cet égard, le croisement des fichiers Douanes-Impôts, grâce à la plateforme FUSION, a permis d’identifier 4 320 importateurs non actifs à la DGI dont l’exploitation par les services opérationnels de la Direction Générale des Impôts a permis de fidéliser à ce jour près de 546 contribuables pour un rendement fiscal de plus de FCFA trois (03) milliards. Au plan qualitatif, la mise en place de la télédéclaration a permis une meilleure fidélisation des contribuables avec un taux de déclaration dans les délais avoisinant 100% à la Direction Générale des Entreprises et 90% dans les Centres des Impôts. Dans le même ordre d’idées, l’informatisation de l’AMR couplée à l’automatisation de la délivrance de l’attestation de non redevance (ANR) ont permis un meilleur suivi de l’action en recouvrement et la fiabilisation des états de restes à recouvrer. Enfin la digitalisation du fichier national des contribuables a permis un accroissement du portefeuille des moyennes entreprises et, d’une manière générale, l’amélioration du civisme fiscal.
André Noir