(BFI) – Convaincu que « la connectivité est un droit humain fondamental », le président de Huawei pour l’Afrique du Nord explique comment le géant chinois appréhende le continent.
Comme pour confirmer sa devise « En Afrique, pour l’Afrique », le géant chinois des TIC persiste à faire feu de tout bois sur le continent alors que la crise sanitaire du Covid-19 n’est pas encore circonscrite. Malgré les moments difficiles qui semblent promis à l’Afrique quant aux conséquences économiques de la pandémie du nouveau coronavirus, Huawei s’évertue à montrer combien il croit dans le potentiel humain et technique d’une Afrique connectée. C’est que le géant chinois veut continuer à labourer un champ qu’il a investi en 1997 en ouvrant un bureau en Égypte. Depuis, le chemin parcouru lui permet de couvrir la quasi-totalité des pays du continent en s’appuyant sur 17 bureaux de représentation, deux Open Labs (en Égypte et en Afrique du Sud), de déployer 200 000 kilomètres de fibre optique, soit 50 % des réseaux 3G et 4G, de fournir par ses produits et services deux tiers de la population du continent, de travailler avec plus de 200 opérateurs, et tout cela pour un chiffre d’affaires de 5,8 milliards de dollars en 2018, soit 5 % de son chiffre d’affaires mondial.
Dans sa logique, d’une part, de développement de ses ressources locales qui représentent 75 % de ses employés en Afrique, d’autre part, d’accompagner l’éducation et la formation d’un maximum d’Africains, Huawei a, parallèlement aux solutions proposées au plus fort de la crise du Covid-19 (télétravail, vidéoconférences, accélération de la phase de diagnostic des malades, enseignement à distance, modernisation des équipements, formation de femmes aux métiers des TIC, déploiement de la fibre pour améliorer la couverture des services universels à large bande), décidé de renforcer ses programmes d’éducation et de formation érigés comme une priorité du groupe. Ainsi de la mise à disposition de 5 millions de dollars au Huawei ICT Academy Development Incentive Fund pour des cours, des formations et du partage d’expériences en ligne, de la création d’une plateforme en ligne autour du programme ICT Academy, du déploiement de 130 ressources Mooc sur l’intelligence artificielle, les données de grande taille, la 5G et l’Internet des objets, de la formation de 50 000 étudiants par l’autoapprentissage, du partenariat avec près de 300 universités et académies du continent dans des pays comme le Maroc, l’Égypte, le Cameroun, le Sénégal et la Côte d’Ivoire entre autres. Last but not least : un signal fort a été envoyé concernant la place des Africains dans le management de Huawei.
En mai dernier, au plus fort de la crise du Covid-19, le géant chinois a nommé deux vice-présidents en charge des relations publiques au sein de Huawei Northern Africa. C’est le Burkinabé Loïse Tamalgo qui a été choisi pour l’Afrique subsaharienne et le Tunisien Adnane Ben Halima pour la région Méditerranée. Chargé de concrétiser et de mettre en musique pour la région Northern Africa toutes ces initiatives, Cao Jibin, son président, a accepté de confier au Point Afrique comment Huawei voit l’Afrique, entend y défendre et mettre en œuvre sa vision du partenariat technique et humain dans un environnement international où la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine crée un climat de défiance avec son lot de dégâts collatéraux.
Comment avez-vous vécu l’épidémie du Covid-19 avec vos partenaires africains ?
Le Covid-19 a surpris tout le monde par son caractère imprévisible comme par la vitesse de la propagation du virus. Cette pandémie a eu, et a encore, un impact sur l’économie mondiale, principalement du fait de l’interdépendance de nos systèmes économiques. Face à cette catastrophe mondiale, notre réponse ne peut être que commune, et la coopération entre les nations est une obligation.Tout en assurant le bon fonctionnement de nos activités, notre priorité a d’abord été la santé de nos employés, clients et partenaires en respectant strictement les réglementations locales. Nous nous sommes fixé les normes les plus strictes en matière de prévention. Nous avons également généralisé le télétravail et mis à disposition de tous un ensemble d’outils numériques.
En Afrique, nous avons très tôt suivi l’évolution de la propagation du virus et de son impact, et en coopération renforcée avec nos partenaires africains. Nous avons pu maintenir un réseau et une connectivité stables. Le système de télétravail s’étant généralisé à vitesse grand V, nous avons proposé une digitalisation des plateformes, et des solutions liées aux technologies de l’Information et de la communication (TIC) dans les secteurs de la santé et du travail. Mais également dans le domaine de l’éducation où nous avons renforcé nos investissements en multipliant les formations à distance, avec notre programme « Learn ON » (ICT Academy, Mooc, Train The Trainer…), pour continuer de former les jeunes générations.
Nous nous inscrivons dans la logique d’une crise qui va durer. La digitalisation de notre économie est donc loin d’être terminée et nous sommes persuadés que le rebond des économies passera par le numérique. Il faut voir dans cette crise une opportunité de se réinventer vers plus de connectivité.
La crise du Covid-19 a mis en exergue la fragilité des systèmes de santé des pays africains. Avez-vous réfléchi ou mis en œuvre, avec certains d’entre eux, des protocoles à même d’en limiter les effets et, a contrario, d’améliorer l’environnement des systèmes de santé ?
La pandémie de Covid-19 reste un défi à surmonter pour le monde entier. Les systèmes de santé de tous les pays ont été mis à rude épreuve, en Afrique, mais également partout ailleurs. De par son expérience et sa maîtrise des technologies de l’information et de la communication (TIC), Huawei a bien sûr le savoir-faire et la capacité pour aider les pays à lutter contre la propagation du virus. Dans cet esprit, nous sommes évidemment mobilisés en Afrique pour collaborer avec les gouvernements en vue d’améliorer durablement leurs systèmes de santé.
Dès le début de la pandémie, nous nous sommes mobilisés à travers notre expertise dans l’intelligence artificielle (IA), les outils de diagnostic basés sur l’IA aidant en effet à mieux comprendre la maladie. Le développement de l’IA repose sur la connectivité et l’infrastructure informatique. Sur le continent africain, notre collaboration avec le ministère de la Santé marocain pour l’accès à distance d’une plateforme d’IA a permis d’accélérer la phase de diagnostic des malades via notre solution Huawei Cloud (diagnostic 8 fois plus rapide). Le Gabon a été le 2e pays africain à avoir bénéficié de cette solution en avril dernier. Nous avons d’ailleurs créé un business unit spécialisée sur le cloud et l’intelligence artificielle dédiée à l’Afrique, preuve de l’importance stratégique que nous accordons au continent.
Sur la base de ces expériences et en nous projetant sur le long terme, nous réalisons à quel point les nouvelles technologies permettent de se préparer et de faire face aux crises futures. Par exemple, la large bande passante, la faible latence et la large couverture du réseau 5G permettront de mettre en œuvre de nouvelles applications d’IA en télémédecine, pour sauver plus de vies.
En cela, notre expérience à Wuhan est frappante. En effet, l’hôpital Wuhan Xie He, au cœur de la pandémie, a pu bénéficier des appuis et de l’expertise des médecins à Pékin (1 200 kilomètres de distance entre les deux villes) en installant un dispositif intelligent de visioconférence basé sur le réseau 5G. Grâce à ce système, des consultations de spécialistes ont pu être réalisées depuis des hôpitaux d’autres régions. L’installation de système de visioconférences et plus largement de télécommunications entre les hôpitaux a également rendu possible une meilleure coordination des soins.
Quels enseignements avez-vous tirés de cette crise en Afrique au regard des réalités multiples et complexes des environnements économiques et sociaux africains ?
Nos partenaires africains ont pris conscience, avec cette crise, de l’importance du numérique pour accompagner le développement économique et social du continent. Leurs politiques en matière de TIC doivent ainsi être renforcées. En effet, des investissements sont nécessaires pour garantir un réseau Internet solide, accessible même dans les territoires les plus enclavés, pour garantir une connectivité universelle. Ces investissements doivent être accompagnés de politiques en faveur de la culture et de l’éducation pour former le plus grand nombre de personnes aux métiers des TIC et stimuler ainsi pleinement le potentiel de ces technologies sur le développement humain et économique du continent.
Cette prise de conscience a déjà commencé quand on voit l’importance des solutions de téléconsultation et de paiements à distance qui se sont développées en Afrique. Malgré l’impact attendu de la crise sur les activités, beaucoup ont réussi à trouver dans la pandémie des opportunités pour se relancer. Cette crise a donc accéléré les projets de transformation numérique de la plupart des États et des entreprises, leur permettant de garder une longueur d’avance et d’être mieux préparées pour l’avenir. L’Afrique dispose, plus que jamais, des capacités pour devenir un acteur incontournable sur la scène internationale. Tels sont les enjeux du numérique sur le continent : rendre la croissance inclusive, contribuer à ajuster les compétences aux besoins du marché du travail et, bien sûr, générer des emplois pour les millions de jeunes Africains qui arrivent chaque année sur le marché du travail. La révolution numérique n’en est qu’à ses débuts.
La crise du Covid-19 a révélé la nécessité d’une organisation différente du travail, des études et de la formation. Comment avez-vous intégré cette nouvelle donne dans votre approche de l’Afrique ?
Les États africains et les organisations ont compris qu’un changement majeur est en train de s’opérer. Des termes comme « télétravail », « téléenseignement », ou « télémédecine » font maintenant partie du quotidien des Africains. Nous avons d’ailleurs observé une croissance importante de la consommation des données pouvant aller jusqu’à 63 % dans certains pays d’Afrique. En Égypte, il y a eu une hausse d’utilisation de 40 % sur les applications de visioconférence et sociales.
Huawei a toujours été engagé dans la promotion d’une Afrique entièrement connectée et intelligente. C’est pour cette raison que nous avons déployé tant d’efforts durant la pandémie et mobilisé nos équipes d’ingénieurs sur le continent pour absorber la demande réseau et le volume important de données. Malgré la crise, nous nous sommes engagés à maintenir une qualité réseau pour l’ensemble de nos clients. Aussi, nous voulons encourager le développement des talents en interne et en externe, car nous sommes persuadés du caractère stratégique de l’information et de la formation, particulièrement en matière de concurrence économique internationale.
Huawei est au cœur d’une bataille internationale de technologie dans laquelle les États-Unis veulent l’isoler. Quel impact cela a-t-il eu sur votre business en Afrique ? Huawei a-t-il résisté ? Si oui, comment ?
La concurrence est saine dans un monde globalisé. Elle est même nécessaire pour une économie plus juste et qui bénéficie au plus grand nombre. S’y opposer tout en politisant la concurrence est contre-productif et va à l’encontre de toutes les politiques économiques promues jusqu’ici par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Je veux donc remercier nos clients en Afrique qui, depuis 20 ans, sont toujours plus nombreux à nous faire confiance. Grâce à eux, notre activité n’a cessé de croître avec un bilan financier en hausse. Nous avons confiance en l’avenir, mais nous avons surtout confiance en l’Afrique. Ce marché africain affiche un potentiel énorme ! Le secteur de la téléphonie mobile est en plein essor : d’après la GSMA, le nombre d’abonnés mobiles uniques en Afrique de l’Ouest s’élevait à 185 millions à la fin de 2018, soit 48 % de la population de la région. Le potentiel d’inclusion numérique est encore important puisque le taux de pénétration d’Internet en Afrique se situe autour d’une moyenne de 22 % dans la partie subsaharienne et 55 % en Afrique du Nord, contre une moyenne mondiale de 49 %, selon la Banque mondiale. Pour accompagner cet essor, nous sommes entrés dans une phase de croissance avec un développement très rapide pour permettre au plus grand nombre d’Africains d’accéder au monde numérique. Nous travaillons sans relâche à la qualité de nos produits et services, et considérons que la connectivité est un droit humain fondamental. C’est pourquoi notre stratégie en Afrique reste la même. Elle consiste à fournir aux individus, aux entreprises ainsi qu’aux organisations, un socle technologique sur lequel ils pourront greffer leurs activités quotidiennes afin de gagner en efficacité et de favoriser leur développement socio-économique.
D’un point de vue plus global, et malgré les défis auxquels nous devons faire face, notre bilan financier en hausse. Nous venons de publier les résultats qui indiquent que nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 64,2 milliards de dollars sur les six premiers mois de l’année, soit une augmentation de 13,1 % par rapport à la même période, l’année dernière.
Quelle place occupe Huawei dans le déploiement de la partie africaine de la stratégie de la nouvelle route de la soie telle qu’imaginée par le gouvernement chinois ?
En Afrique, notre stratégie est la même qu’en Europe ou en Amérique, et elle ne date pas d’aujourd’hui. Nous y sommes présents depuis 1997, avant même la mise en place des ambassades chinoises, et nous existons désormais dans presque tous les pays du continent. Cela s’illustre par notre mobilisation sans faille pour réduire la fracture numérique et permettre au plus grand nombre d’accéder aux effets bénéfiques des TIC.
Huawei est une société privée qui, comme toute entreprise, se développe en cherchant des opportunités de coopération avec différents partenaires. À ce titre, nous sommes ouverts au renforcement de la coopération régionale qui doit permettre une mondialisation plus juste, bénéfique à toutes les parties dans un partenariat gagnant-gagnant. Dans cette optique, nous adhérons depuis de nombreuses années à cette stratégie de mondialisation : Huawei fournit des services dans plus de 170 pays et régions, et j’aime dire que nous existons partout où il y a des gens.
L’Afrique représente 5 % de votre chiffre d’affaires mondial, ce qui n’est pas beaucoup. Elle va connaître une forte récession cette année. Comment s’y relancer dans de telles conditions ?
Tout d’abord, je tiens à souligner que la mission de Huawei en Afrique est de répondre aux besoins essentiels de communication des populations. C’est notre devoir en tant qu’acteur économique et digital engagé ! Huawei et les opérateurs ont fait de grands efforts pour assurer la stabilité du réseau. Par conséquent, en Afrique, l’exploitation de la société elle-même n’est pas la considération principale.
Il est vrai que le continent africain va être très touché par l’impact économique de la pandémie de Covid-19. La Banque mondiale estime que l’Afrique subsaharienne connaîtra sa première récession depuis 25 ans en 2020, avec un taux de croissance négatif pouvant aller de – 2,1 à – 5,1 %. Cependant, n’oublions pas que seuls 11 % des abonnés à Internet dans le monde sont africains (Internet World Stats). Or, l’extension de l’accès au réseau ainsi qu’un accès universel au haut débit seront générateurs de millions d’emplois et de possibilités. Le potentiel d’une Afrique connectée est immense, et nous serons là pour l’accompagner. Notons que les pays africains ont bien réagi à la crise du Covid-19, grâce, notamment, à l’utilisation des TIC de manière accélérée et innovante.
Pendant cette pandémie, la consommation de données sur l’ensemble du continent africain a énormément augmenté. C’est pourquoi, en collaboration avec les gouvernements, les associations, les opérateurs, les organisations régionales et les organisations africaines, nous continuerons de déployer des réseaux sur le continent et d’accélérer la mise en œuvre de la numérisation pour nous assurer que l’ensemble des populations ait un accès à un Internet abordable et de qualité. C’est l’engagement et la responsabilité sociale du groupe. Comme je l’ai dit plus haut, je suis persuadé que le rebond de l’économie passera par un investissement massif dans les TIC.
Ne doutons pas de l’énorme potentiel de connectivité de l’Afrique ! C’est à nous, l’industrie des TIC, de participer au sursaut économique. C’est pourquoi, plutôt que de parler de relance, je préfère parler de continuité. Plutôt qu’évoquer un chiffre d’affaires, je préfère penser aux possibilités futures. L’Afrique entre dans une nouvelle ère numérique !
Quelles sont les lignes de force dans lesquelles vous souhaitez inscrire votre politique de management des ressources humaines en Afrique, actuellement et dans les années à venir ?
La devise de Huawei sur le continent est « en Afrique, pour l’Afrique ». D’ailleurs, 75 % de nos employés sont africains. Cette politique d’inclusivité se retrouve également par la nomination de cadres. Nous avons deux vice-présidents pour la région Afrique du Nord de Huawei : Loïse Tamalgo, du Burkina Faso, est vice-président en charge des relations publiques pour l’Afrique subsaharienne, tandis qu’Adnane Ben Halima, de Tunisie, est vice-président en charge des relations publiques pour la région Méditerranée.
Nous développons en parallèle des programmes de formation des jeunes talents africains, ce qui permettra, à terme, de renforcer le développement d’entreprises innovantes. Dans la continuité de cette politique de ressources humaines fondamentalement inclusive, nous participons à la formation des jeunes générations aux métiers des TIC, notamment grâce à des partenariats avec près de 300 universités du continent, pour des programmes tels que « ICT Academy » et « Seeds for the Future ». Notre philosophie repose sur l’ouverture et la coopération : les talents locaux en sont un élément clé.
Quels avantages comparatifs mettriez-vous en avant aujourd’hui face à un pays ou à une entreprise africaine qui hésiterait à travailler avec vous ?
Peu de pays ou d’entreprises ont refusé de travailler avec nous. D’ailleurs, nos partenaires et clients sont nos meilleurs ambassadeurs, vous pouvez leur poser la question. Je crois surtout que quelques chiffres seront plus convaincants qu’un long discours. En Afrique, nous sommes fiers d’être présents dans la quasi-totalité des États du continent. Notre couverture réseau sur le continent est de 200 000 kilomètres de fibre optique, et nous avons 50 % des réseaux 3G et 4G. Près de 200 opérateurs régionaux majeurs ont fourni des produits et des solutions Huawei à un tiers de la population africaine. Au niveau global, nous avons investi en 2019 15,3 % de notre chiffre d’affaires dans la recherche et le développement, pour continuer de proposer des services toujours plus innovants à nos clients. Nous travaillons en étroite collaboration avec les gouvernements, la société civile, des partenaires privés, dans des secteurs variés, tels que l’industrie, les transports, l’énergie, la finance et l’éducation. Nous sommes d’ailleurs en train d’explorer actuellement une coopération plus approfondie avec ces différentes parties prenantes dans les domaines de la technologie et de l’éducation, pour que l’Afrique soit mieux préparée à affronter les prochaines turbulences économiques ou sanitaires. Nous travaillons dans l’intérêt de l’Afrique et des Africains, et cela s’est illustré encore dernièrement, en 2019, par la signature d’un nouveau Memorandum of Understanding (MoU) avec l’Union africaine alors que nous coopérons avec l’institution depuis 2015. Et un nouveau MoU est d’ailleurs prévu. Nous serons en mesure d’en dire plus assez rapidement. Notre philosophie reste la même depuis notre création : au service de nos clients, nous créons de la valeur pour les accompagner dans leur développement en leur proposant toujours les meilleures technologies et les meilleurs services.
Au-delà de Huawei, comment voyez-vous l’évolution dans l’avenir des relations entre les entreprises chinoises et des entités africaines ?
Je parle ici uniquement en ma qualité de président de Huawei en Afrique du Nord. Comme de nombreuses entreprises, nous nous développons au niveau local grâce à des partenariats durables et ouverts. Chez Huawei, nous croyons aux bienfaits du commerce international, lorsque celui-ci est juste et équilibré. Nous croyons aux partenariats gagnant-gagnant, et à ce titre, il faut se réjouir du renforcement de la coopération entre les entreprises chinoises et les entités africaines. Cela permet de rééquilibrer une situation économique autrefois monopolistique sur le continent africain, au détriment des populations africaines. Dans l’idée d’atteindre l’objectif du continent de la transformation numérique, les gouvernements africains ne doivent pas agir en acteurs isolés. Leur collaboration avec un secteur privé dynamique partageant leur vision est fondamentale, et c’est dans cette optique que s’inscrit l’implantation de Huawei en Afrique. Nous sommes persuadés que les perspectives de coopération en Afrique seront toujours plus nombreuses à l’avenir, dans une dynamique positive pour le continent comme pour notre groupe.
Comment voyez-vous l’Afrique de demain ?
Ce qui me frappe face à la crise économique et sanitaire actuelle, c’est l’incroyable résilience de l’Afrique. L’Afrique de l’innovation, des solutions numériques, a explosé durant cette crise, boostée par la nécessité de trouver des réponses rapides et efficaces aux changements provoqués par la crise du Covid-19. D’un bout à l’autre du continent, start-up, entreprises et gouvernements se sont mobilisés pour trouver leurs propres solutions contre la pandémie. Cet essor de la tech africaine, nous l’avons d’ailleurs constaté lors du hackathon Hacking Covid-19 Africa, dont Huawei était le sponsor principal et où plus de 400 participants se sont réunis en ligne pour répondre à la crise qui s’installe en Afrique. Cinquante projets extrêmement innovants ont été proposés en à peine 48 heures, tous portés par la jeune génération africaine. C’est un symbole fort qui vient illustrer la volonté du continent de devenir l’un des centres émergents de l’innovation numérique mondiale. Nous sommes fiers de pouvoir accompagner ce changement, qui concernera 2,5 milliards d’Africains d’ici 2050. L’Afrique est pleine de vitalité, de jeunesse et d’espoir. Les Africains, en particulier les jeunes générations, ont un rôle extrêmement important à jouer pour l’avenir de leur continent. C’est ce qui pousse Huawei à continuer d’investir et de se développer en Afrique, pour l’Afrique.
Le Point Afrique