Camtel, l’opérateur public des télécoms projette un plan de développement de ses activités, notamment l’exploitation de la fibre optique vers le Moyen-Orient et l’Asie. L’entreprise informe qu’il a signé récemment à Dubaï, un partenariat avec ses homologues SudaChad (Tchad) et Sudatel (Soudan) dans le cadre du projet West to East Africa Network Access (We-Africa-Na). C’est un projet de mise en œuvre d’un réseau câbles sous-marins reliant l’est à l’ouest de l’Afrique depuis Port-Soudan jusqu’à Kribi et Limbe, au Cameroun.
L’accès aux nouveaux marchés du Moyen-Orient et d’Asie assurerait à CAMTEL de faciliter aux opérateurs qui le souhaitent de se connecter au continent américain à moindre coût, d’assurer l’optimisation de ses investissements sur la dorsale en fibre optique et d’accroître la commercialisation de ses câbles sous-marins en direction du continent européen.
Dans ce partenariat, explique Camtel, chaque opérateur propriétaire et opérateur de transport de communications électroniques dans son pays respectif apporte la connectivité sur son territoire d’exploitation ainsi que l’accès à sa (ses) station(s) d’atterrissement de câbles sous-marins (Soudan et Cameroun) et l’interconnexion terrestre existant entre ses pays partageant une frontière afin de créer ce réseau continu de l’Océan Atlantique à la Mer Rouge.
« L’intérêt pour Camtel se trouve à plusieurs niveaux : l’accès à de nouveaux marchés (Moyen-Orient et Asie) pour des opérateurs souhaitant se connecter au continent Américain avec une latence réduite via l’Afrique, l’optimisation de ses investissements sur la dorsale en fibre optique entre Kousseri et Kribi & Limbe, la commercialisation accrue de ses câbles sous-marins notamment le SAIL connectant au continent américain et le WACS connectant à l’Europe de l’Ouest », explique l’opérateur des télécoms camerounais.
Il précise que Sudatel dispose sa station d’atterrissement de Port-Soudan d’un accès à plusieurs câbles sous-marins parmi lesquels SAS-1 & SAS-2 offrant un accès direct à Jeddah (Arabie Saoudite), principal hub numérique du Moyen-Orient. Ainsi, l’intérêt pour Sudatel et SudaChad de former ce partenariat exclusif avec Camtel est l’accès que cela leur procure au Littoral Atlantique sur lequel le Cameroun, véritable hub digital de l’Afrique centrale, dispose déjà de l’accès à quatre câbles sous-marins (SAIL, WACS, NCSCS & SAT-3). Ces câbles, sont des autoroutes numériques internationales reliant le monde entier au Cameroun et à la région Afrique centrale au travers des interconnexions terrestres par fibre optique. Ces câbles relient déjà le Cameroun au Tchad, au Gabon, au Nigeria, à la Guinée équatoriale et bientôt au Congo et à la République centrafricaine.
« Ce partenariat historique entre Camtel, SudChad et Sudatel représente une étape importante dans la collaboration intra-africaine sur le développement économique numérique. Le réseau We-Africa-Na accélérera la pénétration des services haut débit sur le tout le continent tout en maximisant la monétisation des actifs d’infrastructures de réseau de la région, conformément à notre ambition de faire du Cameroun le hub numérique de l’Afrique subsaharienne », se félicite Judith Yah Sunday, directeur général de Camtel.
Il faut dire que, selon un récent rapport de la Société financière internationale (SFI) sur l’état du secteur du numérique dans le pays, le Cameroun exploite très peu son accès aux câbles sous-marins pour développer son secteur des télécoms, ainsi que celui de la sous-région Afrique centrale.
Placide Onguéné