(BFI) – Le public a droit à une information complète, opportune et utile sur la façon dont le Gouvernement recouvre et dépense l’argent public, c’est-à-dire l’argent de tous les camerounais. Cette prescription est faite par la loi N°2018/011 du 11 juillet 2018 portant Code de Transparence et de la Bonne Gouvernance dans la Gestion des Finances Publiques au Cameroun. La transparence budgétaire est donc un principe fondamental en matière de bonne gouvernance. Elle est une condition essentielle pour une meilleure mise en œuvre des politiques de développement économique et social et permet à notre pays de s’aligner sur les standards internationaux.
Le budget de l’Etat pour l’année 2025 est de 7 317,7 milliards de FCFA en entrées (y compris les emprunts) et en sorties d’argent. Il se répartit en 7 250,8 milliards de FCFA pour le budget général et 66,9 milliards de FCFA pour les 11 Comptes d’Affectation Spéciale (CAS).
• Il augmente de 39,6 milliards (+0,5%) par rapport à la loi de finances rectificative de 2024, résultant d’une hausse de 38,3 milliards du budget général et de 1,3 milliards de FCFA (+1,5%) du budget des CAS ;
• les entrées propres d’argent de l’Etat sont de 5 457,7 milliards de FCFA dont 734,8 milliards de FCFA de recettes pétrolières et gazières ;
• les recettes des impôts et taxes sont de 3 217,8 milliards de FCFA ;
• les recettes douanières se chiffrent à 1 144,0 milliards de FCFA ;
• les recettes non fiscales s’établissent à 361,1 milliards de FCFA ;
• les dons sont de 90,4 milliards de FCFA ;
• les emprunts s’élèvent à 1 795,0 milliards de FCFA ;
• les dépenses du budget général hors dette publique sont de 5 563,6 milliards ;
• le budget d’investissement public est de 1 863,1 milliards, en hausse de 16,1% ;
• les dépenses de personnel s’élèvent à 1 586,6 milliards de FCFA ;
• le remboursement de la dette publique est de 1 375,7 milliards de FCFA dont 646,7 milliards de FCFA pour la dette intérieure ;
• les intérêts de la dette publique s’élèvent à 378,2 milliards de FCFA ;
• 1 390,7 milliards de FCFA sont destinés à l’acquisition des infrastructures productives et des équipements collectifs ;
• 1 097,3 milliards FCFA sont prévus pour l’éducation, 297,2 milliards FCFA à la santé publique et 121,9 milliards de FCFA pour les autres secteurs sociaux ;
• 303,5 milliards de FCFA sont consacrés à la décentralisation (compétences exercées) ;
• 92,5 milliards FCFA sont destinés à la réduction des inégalités hommes/femmes et à l’autonomisation des femmes dans les 10 ministères pilotes ;
• 225,3 milliards de FCFA sont accordés aux dépenses d’investissement favorables à la lutte contre les changements climatiques dans les 09 ministères pilotes ;
Les innovations majeures du budget 2025
Poursuite de la diminution des chapitres communs
Les chapitres communs regroupent des provisions budgétaires non réparties dont la gestion est centralisée au niveau des Ministères des Finances et de l’Économie, au profit de diverses administrations. Malgré les efforts entamés pour leur réduction, leur niveau restait cependant élevé contrairement aux bonnes pratiques internationales en matière de transparence budgétaire.
Le Gouvernement s’est engagé à ramener leur volume à 10% en 2025 après 19,3% en 2024 et 22,4% en 2023. Ainsi, les subventions et autres transferts (195,7 milliards) sont dorénavant inscrits dans les chapitres budgétaires des ministères de tutelle technique des entités publiques bénéficiant desdits transferts.
Certaines dépenses prévisibles (loyers des immeubles, les primes de recherche des enseignants dans les universités d’Etat…) ont été retournés dans les budgets ministériels où elles sont régulièrement prises en charge (30,9 milliards).
Modernisation de la gestion des dépenses des personnels de l’Etat
Les dispositifs informatiques de gestion des carrières et de la solde des agents publics seront désormais fusionnés en une seule application appelée AIGLES, qui va prendre en compte la mise à jour automatique des avancements des agents de l’Etat.
Intégration du climat dans le budget
La budgétisation sensible au climat est mise en œuvre pour la toute première fois dans le cadre de la préparation du Projet de loi de Finance 2025. A cet effet, un document spécifique appelé « Document Budgétaire Sensible au Climat », a été élaboré comme une nouvelle annexe budgétaire.