(BFI) – Bolloré Africa Logistics qui a longtemps soutenu l’expansion du groupe français Bolloré, serait mise en vente par ses propriétaires. Aucune information officielle ne confirme cette annonce et le léger repli des performances financières n’est pas un indice suffisant.
La question se pose car selon une information rapportée par le journal français « Le Monde », le groupe Bolloré qui est coté sur la bourse de Paris aurait engagé le banque américaine Morgan Stanley, pour tester l’intérêt des potentiels repreneurs de sa filiale Bolloré Africa Logistics. Aucune communication officielle n’a encore confirmé cette nouvelle
De grands noms de l’industrie maritime mondiale sont déjà cités comme cibles de choix pour ce deal, tels que le français CMA CGM et le danois Maersk. Le Dubaïote DP World ainsi que le chinois Cosco Shipping, ou encore le Suisse MSC, pourraient eux aussi rejoindre le rang des groupes qui pourraient s’intéresser à ce dossier.
Actif sur le continent africain depuis environ une trentaine d’années, ce puissant bras opérationnel du conglomérat qui emploie environ 20 800 collaborateurs, a élargi sa présence dans 42 ports. Dans lesquels il intervient en tant qu’opérateur de terminaux portuaires, agents maritimes ou encore manutentionnaire de marchandises conteneurisées et en conventionnelles.
La logistique africaine est un des plus anciens segments d’affaires où le groupe français a réalisé d’importantes marges. Mais depuis 2018, les performances de Bolloré Africa Logistics sont en recul. En 2020 son chiffre d’affaires a connu sa plus forte baisse depuis des années (-10%). Le groupe justifie cela par l’impact de la covid-19 sur les chaînes d’approvisionnement dans le monde, mais aussi la fin de sa concession sur la gestion du terminal à conteneurs de Douala au Cameroun.
Mais il n’est pas certain que ces deux arguments justifient d’abandonner les activités de logistique en Afrique, où au-delà de la manutention portuaire, Bolloré accompagne les pays dans la gestion de chemin de fer, ou dans la mise en place des solutions d’énergies renouvelables. En 2020, il a aussi engagé les travaux de construction d’un second terminal à conteneurs à Abidjan en Côte d’Ivoire, lancé les travaux de construction d’un port sec à Conakry en Guinée, avancé sur un autre projet portuaire au Ghana et débuté en Ethiopie une joint-venture spécialisée dans le transport et la logistique.
Aussi, même si cette rumeur de cession était confirmée, Bolloré ne quittera pas du tout l’Afrique. Il s’est récemment renforcé dans l’actionnariat de Multichoice, devenant le premier actionnaire de groupe médiatique sud-africain, qui a une forte présence sur le marché de la télévision par câble en Afrique. Cette percé vient renforcer l’offre médiatique du groupe français, qui est déjà présent sur la partie francophone du continent, avec son bouquet de chaînes diffusés par le groupe Canal +.