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Avec le rachat de Société Générale, Cotonou veut se donner une importance financière régionale

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Selon les termes du deal, Cotonou devrait reprendre la totalité des activités opérées par la filiale, ainsi que l’intégralité des portefeuilles clients et l’ensemble des collaborateurs de l’entité qui se classait au 6ème rang pour les crédits à la clientèle avec 8 % de part de marché et au 9ème rang pour les dépôts avec 5 % de part de marché au 31 décembre 2022. Des conditions qui ont été l’objet de longs mois de négociations menées par le ministre des Finances, Romuald Wadagni.

Devenir une superpuissance financière régionale

Selon des sources proches du dossier, le gouvernement béninois envisagerait de fusionner Société Générale Bénin avec la Banque Internationale pour l’Industrie et le Commerce (BIIC), pour consolider son poids sur la place financière de Cotonou et au plan régional. L’objectif? Faire de cette nouvelle entité le bras financier du gouvernement, à l’instar de modèles observés dans d’autres économies africaines comme la Côte d’Ivoire, avec la Banque Nationale d’Investissement (BNI) qui a repris les parts de BNP Paribas en compagnie de la CNPS, de la CGRAE. Avec cette acquisition, le Bénin veut également se positionner comme un acteur régional de premier plan, la BIIC étant l’une des banques les plus fortement capitalisées dans la sous-région.

La BIIC, entité née en 2020 de la fusion de la Banque Internationale du Bénin et de la Banque Africaine pour l’Industrie et le Commerce, se positionne déjà comme la première banque du pays en termes de bilan, avec un actif total de 1 334 milliards de francs CFA au 3e trimestre de l’année dernière. Détenue à 51,26 % par l’État béninois, 45,34 % par la Caisse nationale de sécurité sociale et 3,39 % par le Port autonome de Cotonou (PAC), elle est la seule banque à capitaux 100 % béninois.

Et depuis sa création, Cotonou l’a régulièrement utilisé pour financer ses projets d’infrastructures routières, portuaires, logements… Le dernier financement en date est un prêt syndiqué de 52,3 milliards de FCFA (environ 86 millions $) pour la Société des Textiles du Bénin (STB) basée dans la GDIZ, où la BIIC a dirigé un consortium composé de la CBAO Bénin, la BGFI Bank et la BOAD. La BIIC est également un acteur important sur le marché des titres publics de l’UEMOA.

“Cette fusion créerait un géant bancaire capable non seulement de stimuler le financement des grands projets de développement mais aussi d’assurer une gestion plus centrée et efficace des ressources financières nationales”, confie un financier à Cotonou.

En attendant le feu vert

Le closing financier de cette transaction est prévu pour le premier trimestre 2025, après l’approbation nécessaire des régulateurs bancaires et des autorités monétaires. Cette étape marquera l’achèvement d’un projet de grande envergure qui, espère le gouvernement béninois, mènera à une autonomie accrue dans le financement de ses projets et à un contrôle sur certains leviers économiques essentiels du pays, comme l’avait martelé le Président Patrice Talon dans son discours d’investiture : « Le retour de l’État dans l’investissement”.

Pour Société générale, cette opération de cession s’inscrit dans une tendance plus large de retrait de la banque française de certains marchés africains, une stratégie qui a déjà vu la banque se désengager du Maroc, du Congo Brazzaville, de la Guinée Équatoriale, au du Tchad, en Mauritanie et prévoir de quitter d’autres pays comme la Guinée, le Cameroun, Madagascar et le Ghana.

Rédaction
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