(BFI) – Face à la domination des marques de riz importé sur le marché tchadien, Adji Zamtato veut proposer une alternative locale avec la marque Adjiriz. Si sa production est encore faible, le jeune entrepreneur veut faire bouger les lignes en apportant de la valeur ajoutée au secteur rizicole.
Située dans la localité Koundoul, à 20 km de la capitale tchadienne N’Djamena, l’exploitation agricole de Adji Zamtato (photo) s’étend sur une surface de 10 hectares. Avec sa famille, il y cultive pommes de terre, sorgho, et surtout du riz, sa spécialité. Il s’est lancé dans la transformation agroalimentaire en créant Adjiriz, sa marque de riz fabriquée localement. Sa technique, l’étuvage, consiste à précuire le riz, le faire passer à la vapeur, et le décortiquer. Une fois ce processus terminé, le riz est nettoyé, trié et conditionné dans des emballages pour commercialisation.
Economiste de formation, Adji Zamtato, 34 ans, se passionne pour l’agriculture depuis l’enfance. Ayant grandi dans une famille d’agriculteurs, il était tout naturel pour lui de perpétuer le savoir-faire familial, mais en le développant grâce à la transformation agroindustrielle. C’est après avoir suivi une formation aux Etats-Unis en agrobusiness en 2019, qu’il a eu l’idée de valoriser les produits locaux.
En effet, le Tchad importe la quasi-totalité du riz manufacturé d’Asie, alors qu’il peut en produire suffisamment. Pour Adji Zamtato, il s’agissait d’une opportunité de proposer une alternative locale au riz importé. « L’idée pour moi c’est d’apporter de la valeur à ce que nous produisons en transformant. Le riz local est de meilleur goût comparé à celui importé », affirme le jeune entrepreneur, ajoutant que l’activité permet en plus de valoriser les produits du terroir, « d’employer beaucoup de personnes ».
Lancée il y a moins de 2 ans, l’entreprise d’Adji Zamtato a fait face à de nombreuses difficultés. La première, c’était l’accès à l’eau dans la zone rizicole. Pour y remédier, il a investi les motopompes. Autre difficulté, la montée des eaux du fleuve Chari qui a complètement détruit ses cultures. Il déplore également le manque de soutien du gouvernement pour de telles initiatives. Mais ces difficultés n’ont pas été un frein à l’ambition de l’entrepreneur, satisfait des efforts qu’il a fournis pour assurer la survie de son entreprise.
Pour le moment, Adji Zamtato commercialise son riz à la demande, sa production n’étant que de 500 kg par an. En 2020, juste un an après la création de sa marque, il a décroché le 1er prix de la compétition internationale Entrepreneurship World Cup pour le Tchad. Désormais, l’entrepreneur travaille à développer Adjiriz, avec pour ambition d’en faire un produit d’envergure.