(BFI) – En dépit de la mise en œuvre depuis dix ans de Sugar Master Plan (NSMP) et de mesures strictes sur les importations de sucre, le Nigeria est toujours très dépendant de l’extérieur pour répondre aux besoins de sa population et est loin de son objectif de produire 1,79 million de tonne de sucre à l’horizon 2023. La campagne 2022/23 n’apportera guère de changement selon les estimations du département américain de l’Agriculture (USDA).
Du côté de la production de canne à sucre, la maturation de nouvelles variétés et d’une canne à sucre de haute qualité devrait doper la production de 22% au cours de la campagne 2022/23.
En revanche, la production de sucre ne progressera pas restant au même niveau que lors de la campagne 2021/22 à 70 000 tonnes. Plusieurs facteurs expliquent cette stagnation, selon l’USDA. La capacité de broyage a été inefficace au cours des 12 derniers mois. En outre, dans le nord du Nigeria, principale région productrice de canne à sucre, la sécurité intérieure demeure un défi pour les activités agricoles, en particulier dans la ceinture de production de canne des États de Kwara, Adamawa, Niger, Kebbi, Jigawa, Sokoto, Oyo et Taraba. Les entreprises sucrières sont également confrontées à leur incapacité à accéder aux devises nécessaires à l’importation machines et équipements, ce qui perturbent considérablement les délais d’installation des machines modernes – ayant un impact négatif sur les objectifs de production de sucre.
Le Nigeria Sugar Master Plan (NSMP), adopté en 2012, a toutefois donné certains résultats. La capacité des raffineries de sucre au Nigéria est passée de 2,75 millions de tonnes (Mt) par an en 2019 à 3,4 Mt par an en 2020 mais les usines ne fonctionnent qu’à moins de 70 % de leur capacité. Actuellement, le Nigeria dispose d’une capacité de raffinage de 210 % au-dessus du quota d’importation annuel.
Quant à la consommation, l’USDA estime qu’elle progressera de 1% en 2022/23 pour atteindre 1,60Mt. Le taux de consommation du sucre est stable et à environ 8 kilos par personne, soit à un niveau bien inférieur à la consommation moyenne mondiale (environ 36 kilos).
Les importations de sucre roux demeureront donc élevées mais stables à 1,8 Mt en 2022/23. Le Brésil est le premier fournisseur avec une part de marché de plus de 95%. Après les importations de blé, celles de sucre sont les plus élevées pour les produits alimentaires. En 2021, elles ont représenté un coût de 425,6 milliards de naira ($1,02 milliard). Quant aux importations de sucre raffiné, elles sont estimées à 135 000 tonnes, en hausse de 15%.